jeudi 19 juin 2014

Une formidable aventure (Virginie)

Je termine d'écrire cet article alors que je suis rentrée en France depuis un petit moment à présent, laissant derrière moi :
Munich,


la région des 5 lacs (Starnberg),




les Alpes bavaroises


le lac de Constance (Bodensee), ici Lindau

(Meersburg)


la forêt noire (à son sommet, une aire de jeux pour enfants)



et Fribourg, dernière étape de mon voyage retour.




Étrange sensation que d'être heureuse à l'idée de retrouver ma région et mon chez moi et de ne vouloir quitter une ville qui m'a accueillie et que j'ai appréciée. J'ai également pris beaucoup de plaisir durant ce stage, qui m'a réconcilié je dois dire, avec mes a priori des crèches. De plus, il a été agrémenté de belles rencontres...



La dernière semaine de stage a filé à toute allure, composée de bonnes surprises et de déceptions aussi. Comme convenu, lundi j'ai pu aller faire les courses sous un soleil radieux. J'étais accompagnée de trois enfants du groupe Nature, deux enfants du groupe Océan, ainsi que de Marion.

Le lundi matin depuis un peu plus d'un mois, des enfants des deux groupes vont acheter les fruits et légumes pour la semaine, servis au frühstück (petit déjeuner). Nous en avons profité pour acheter les ingrédients nécessaires au gâteau que j'avais prévu de faire en fin de semaine avec les enfants pour fêter mon départ.

Par contre, je me réjouissais de pouvoir participer à un entretien de développement le mardi après-midi. Or, ma référente a été absente toute la semaine, je n'ai donc pas pu y assister à mon grand regret. Ce type d'entretien se fait tous les 6 mois environ. Il est basé sur le tableau de développement de Kuno Beller et permet, comme je l'ai déjà expliqué dans un article précédant, de situer l'enfant dans son développement global. Il permet aussi de repérer ses éventuelles difficultés. Ce tableau sert de support pour une meilleure observation des enfants. L'entretien est alors un moment privilégié entre les parents et le référent, durant lequel ils peuvent échanger au sujet de l'enfant, parler de leurs inquiétudes ou questionnements.
L'entretien a finalement été réalisé en Allemand par la directrice. J'ai tout de même pu en partie le préparer avec Coraline, ainsi je sais de quelle manière procéder.

Mercredi en fin de journée, avait lieu la "grosse team", c'est-à-dire la réunion mensuelle. Pour cette dernière, je n'ai pas été conviée... Je l'ai su au dernier moment, cependant, nous avions convenu de trinquer à mon départ, autour d'une bière marseillaise! Pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit de bières artisanales, fabriquées au cours Julien. Elles portent d'ailleurs le nom de Bière de la plaine. Et bien figurez-vous qu'elles ont reçu un très bon accueil, même si la bière munichoise reste inégalable.

Jeudi, j'ai pu réitérer le jeu avec l'eau. Les enfants se sont à nouveau régalés, et moi aussi de les voir prendre autant de plaisir !

Pour finir, vendredi était mon dernier jour. J'avais décidé avec l'équipe de réaliser un gâteau (de saison) avec les enfants pour cette occasion. Nous l'avons fait dans la matinée en inter-groupe, avec cinq enfants et une éducatrice du groupe Océan. Ainsi, nous avons pu le savourer autour d'un goûter collectif, pris en intérieur car il ne faisait malheureusement pas suffisamment beau pour profiter du jardin.

Recette du gâteau au yaourt rhubarbe/banane, un vrai délice :



L'heure du bilan a sonné.
Du point de vue du stage, j'ai pu observer et m'exercer à la pédagogie active grâce à une pratique axée sur le jeu libre, l'autonomie, l'aménagement de l'espace, etc... J'ai ainsi eu l'occasion d'en mesurer l'impact sur les enfants. Cette expérience n'a fait que confirmer mon attrait pour cette pédagogie et renforcer ma conviction quant à son intérêt et ses bienfaits.
Sachant que les Munichois sont traditionalistes et conservateurs, je n'ai pu vérifier auprès des parents, leur réticence à laisser leur enfant de moins de trois ans en structure d'accueil. De même, je ne sais pas si les mères déposaient leur enfant par choix personnel ou professionnel, d'autant que les enfants inscrits étaient issus de familles de tous horizons. En effet, la plupart des parents était d'origine allemande ou française, et bien souvent, les deux nationalités cohabitaient au sein des foyers. Toutefois, d'autres origines et cultures ou expériences culturelles étaient présentes dans un certain nombre d'entre elles.
La loi de 2013, concernant le droit à l'obtention d'une place en crèche, pousse les villes vers la multiplication des offres de garde des enfants de moins de trois ans. L'association Infanterix accueille les enfants à partir de l'âge de 6 mois, tandis qu'une majorité des structures accueille les enfants à partir de un an. Ceci souligne la différence de mentalité entre la France et l'Allemagne, plus particulièrement l'Allemagne de l'Ouest. En effet, en Allemagne les enfants sont scolarisés à partir de 6 voire 7 ans, et les jardins d'enfants ouverts aux enfants dès trois ans. Actuellement, les crèches sont en pleine expansion. Les dernières lois concernant l'accueil des moins de trois ans bousculent les mœurs. Ainsi, certains parents ne sont pas encore prêts à laisser leur enfant tandis qu'ils vont travailler, afin de favoriser, comme le souligne la loi, l'insertion sociale ou d'encourager la fécondité.

J'ai été confrontée à la barrière de la langue aussi bien dans mon quotidien que sur la structure. Je me suis rendu compte, comme je m'y attendais, que le contexte donne du sens lors de la communication. Mais à quelques occasions, et lorsque cela était possible, j'ai du demander à Daniel et Coraline de me traduire ce que tentait de me dire certains enfants. Ce cas de figure s'est souvent présenté quand les enfants, ayant acquis le langage, souhaitaient me raconter quelque chose qui n'avait pas de rapport avec le contexte. Sur le groupe Nature, la quasi totalité des enfants comprenait les deux langues. Un jour, une petite fille dont la langue maternelle était l'allemand, a haussé les épaules en soupirant face à mon incompréhension, alors qu'elle s'efforçait de s'exprimer du mieux qu'elle pouvait. Du haut de ses trois ans, elle avait du mal à concevoir que je ne comprenne pas les deux langues, comme elle, même si je ne m'exprimait qu'en français.
De plus, les échanges avec les parents furent assez limités. Dans un premier temps, la directrice ne souhaitait pas que je fasse de relève. Puis, j'ai pu participer à quelques-unes, à condition de ne pas être seule. Enfin, j'ai pu, vers la fin du stage, effectuer des transmissions aux parents qui parlaient français, avant d'être confrontée à des parents qui parlaient allemand et pas forcément anglais. Nous avons, en règle général, réussi à nous comprendre. Les gestes et mimiques, en plus du contexte, nous y ont aidés. Toutefois,  cela ne s'avère pas suffisant pour établir une conversation.
Pour cette raison, il y a un point que je n'ai pu vérifier. Il s'agit de la transparence entre la structure et les parents. En effet, du fait de la barrière de la langue et de mon contact limité avec les parents, je n'ai pu les questionner afin d'avoir leur point de vue. De plus, je n'ai pas été présente lors des temps de rencontre, temps qui auraient été propices à ce genre d'échanges ou d'observations, comme la fête de Pâques durant laquelle les parents sont venus confectionner des paniers avec leur enfant, ou encore lors des entretiens de développement.
En tout cas, une chose me parait inévitable aujourd'hui. L'apprentissage de la langue est essentielle afin de pouvoir s'intégrer. Sans cela, les rapports restent superficiels. En outre, cela ne facilite en rien les démarches administratives et certains actes du quotidien.

Ainsi, pour conclure cette belle aventure, je conseille à tous les amoureux de la nature de passer un jour par le sud de l'Allemagne. Il y fait bon vivre, mais les températures restent très fraîches et le soleil parfois un peu timide. Par contre, les paysages sont sublimes et l'architecture est magnifique. De plus, on mange très bien pour des prix vraiment raisonnables et si je n´ai pas besoin de vanter les mérites de la bière, je peux vous affirmer que l'on trouve aussi du bon vin.
Dans ce coin, les allemands, souvent rustres et froids au premier abord, se révèlent la plupart du temps très accueillants et chaleureux. Certains n'hésitent pas à s'arrêter spontanément dans la rue, pour vous aider à trouver votre chemin par exemple. Par contre, on ne déroge pas à la règle. Je les ai trouvé bien plus à cheval que nous concernant la loi et ils la respectent scrupuleusement. La loi c'est la loi, nul n'est censé l'ignorer et il n'y a aucune négociation possible. Cela peut engendrer quelques petits désagréments, comme j'ai eu l'occasion de le vérifier !
L'ensemble des accès aux personnes à mobilité réduite a de quoi faire pâlir la France. Surtout quand j'apprends que le délai de la loi de 2005 est repoussé de trois à neuf ans, en fonction des établissements...sans commentaire. Quant au réseau de transports publics, une fois le découpage des zones et cercles compris afin d'éviter toute contravention, il est très facile de se déplacer. D'autant que les premières lignes de métro et de RER sont très récentes puisqu'elles datent seulement de 1972. Ainsi, elles ont été construites en fonction de la ville et de ses quartiers. Munich dispose donc d'un réseau très bien adapté. Les chiens sont les bienvenus dans la majorité des lieux publics (parcs, jardins, restaurants, hôtels et même zoo...) et sont gratuits dans les transports en communs. L'engagement écologique de cette partie de l'Allemagne ne fait aucun doute. De plus, tout est conçu pour accueillir les familles au grand complet. Pour cela, des aires de jeux et des activités ludiques sont proposées dans tous les lieux publics, en ville comme à la campagne.
J'ai aussi apprécié le sens pratique des allemands comme lors des visites par exemple.

Je termine avec la ville de Fribourg, ma toute dernière étape avant de revenir en France. Cette ville m'a fait penser à Munich, en plus petite, des bächle (abreuvoirs) dans les ruelles pour le plus grand plaisir de mon chien. Et puis, il y faisait bien plus doux que dans les villes précédemment traversées!

 Et si Munich se trouve à seulement une heure des Alpes, Fribourg elle, est au pied de la forêt noire.


































J'ai parlé plus haut du fait que dans les lieux publics, il y avait toujours un coin adapté pour les enfants (aire de jeux, activités ludiques), comme au sommet de la forêt noire. Or, en me promenant dans les rues de Fribourg, près de la cathédrale, je suis tombée là dessus :
Le Spiel Mobil (spiel signifie jeu), propose toutes sortes d'activités et jeux, principalement en bois, pour jouer seul ou à plusieurs, accompagné d'adulte ou pas...
http://www.spielmobil-freiburg.de/verein/uber-uns/fahrzeuge-13/article/spielbus










Je tiens à remercier toute l'équipe pour leur disponibilité, la confiance qu'ils m'ont témoignés et la place qu'ils m'ont laissés afin que je puisse réaliser mon stage dans les meilleurs conditions.
Merci aussi pour votre bonne humeur et votre sens de l'humour qui ont rendu mon quotidien particulièrement agréable.

Je vous quitte sur ces quelques mots, tirés du post-scriptum d'un livre, en hommage à un ami, auteur à belle âme:
"Amis, on se quitte maintenant.
Je vous remercie d'exister car tout seul on n'est rien,
On courrait à quatre pattes en poussant des grognements.
J'espère vous retrouver bientôt car c'est bon de partager.
C'est ce qui rend la vie belle et créatrice, quelle belle actrice.
Elle est le miroir du bon comme de nos vices.
Quelle pièce veux-tu voir?
Quelle histoire veux-tu vivre?
Refusons la connerie, ne prenons que ce qui est joli,
Jolies pensées, jolis ballets, quelle belle farandole!"

https://www.facebook.com/LegendesDunPeupleDesTempsModernes




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Voici la grande aventure des 5 EJE VD 12/15 aux quatre coins du monde :
- Cérina en Suède
- Maud et Sonia au Canada
- Sofia en Suisse
- Virginie en Allemagne...

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