dimanche 30 mars 2014

La famille (Maud)

Juste pour vous faire partager un texte trouvé dans un des cahiers éducatifs au CPE. Il met en avant la définition de la famille. Tiens, sujet d'actualité ;) Je trouve qu'elle sort un petit peu de ce que l'on peut trouver d'habitude et elle amène a reflechir sur nos actions envers les enfants sur ce sujet.

Bonne petite lecture 


Maud

Repas québécois + ajout (Maud)

Me revoila, enfin ^^
Ce n'est pas la priorité dans mon stage mais cela me pose énormément question, alors je ne peux plus me retenir, je vais vous parler des... repas ! Désolée pour celles qui étaient dans mon groupe en GAP et APP l'an dernier, vous en avez entendu parler à toutes les sauces (ah ah! jeux de mots - auto-rigolade), mais là c'est juste très questionnant par rapport à chez nous. Je vous avais dit qu'un DC2 sur le repas laissait des traces...

Les repas se déroulent dans le local du groupe (comme absolument toutes les actions de la journée en fait...). Il est prévu à différents horaires suivant les groupes, mais en gros c'est échelonné entre 11h10 et 11h30 pour les 4/5 ans. Avant le repas l’éducatrice fait la plupart du temps un temps calme de quelques minutes : une histoire, une discussion... Les enfants se lavent les mains deux par deux puis vont s'asseoir à table, à leur place attribuée (petit prénom scotché sur la table).

La cuisinière amène l'intégralité du repas sur le plan de travail de l'éducatrice. Il faudrait que je vous prenne le local en photo que vous vous rendiez compte à quel point cela n'a rien a voir avec chez nous. En gros l’éducatrice à un plan de travail avec un évier et c'est elle qui sert le repas et fait la vaisselle (oui oui, pendant que les enfants s'installent pour la sieste après le repas en général). Le repas du midi (le "diner" pour l'anecdote, car ici le "déjeuner" c'est notre petit-dej') est donc en général composé d'un plat et d'un dessert, la boisson est principalement le lait (ils seraient choqués les suédois Cé!). L'éducatrice sert chaque assiette et chaque verre de lait sur son plan de travail. Comme dans le CPE de Sonia les enfants ont des "taches attribuées" tout au long de la semaine, cela peut etre "amener le repas aux amis", "amener le verre de lait", "passer le balai", "changer le sac poubelle", "donner les brosses à dents" etc. Du coup un enfant amene les assiettes à chacun de ses "amis" (oui ici les enfants sont tous des "amis") et un autre se charge du lait.

Par exemple là chaque picto montre une tache et chaque hippopotame de couleur désigne un enfant. Et le train, c'est juste l'enfant chef de file pour les promenades ou quand on passe d'un local à l'autre ;) D'une manière générale les enfants sont très participatifs et nous rappellent eux-meme qui fait quoi.

Ce que l'on mange n'est ni présenté par la cuisinière (qui ne fait que passer) ni par l'éducatrice. Vous me direz que des carottes restent des carottes et que les enfants savent ce que c'est, mais il n'empeche que cela me questionne qu'il n'y ait pas plus de réfléxion que cela sur ce temps de repas. La reflexion est faite autour des menus, les repas sont tous semi-végétariens c'est écrit et "revendiqué", mais sur le temps de repas lui-meme avec les enfants il n'y a rien dans le projet peda d'écrit (oui, mon coté psychopathe des repas est allé vérifier). Le dessert, toujours un yaourt ou un fruit, est amené par l'éducatrice, ou parfois les enfants viennent le chercher sur le plan de travail une fois le plat terminé. S'ils re-veulent du plat principal on les sert. S'ils ne veulent pas gouter ce qu'ils ont dans leur assiette, ils sont libre de ne pas manger, et personne ne va les inviter à gouter. L'éducatrice prend toutefois le temps de s'installer avec eux à table pour manger. Le repas est très rapide je trouve (en meme temps chez nous il y a l'entrée et parfois le fromage en plus...), en 15mn environ les enfants ont terminés, ils amenent leur assiettes/couverts/verre dans l'evier et s'en vont à tour de role chercher leur matelas pour se preparer pour la sieste.

Les enfants n'ont pas d'eau à table, je ne comprenais pas jusqu'a ce que je vois de mes propres yeux le pourquoi... c'est très culturel en fait, mais pour boire les enfants ont à leur disposition dans leur lavabo du local une petite fontaine "à l'américaine", où ils appuient sur le bouton et le filet d'eau arrive. Vous voyez ce que je veux dire, et bien voila, quand un enfant à soif, il se leve va boire à la fontaine et vient se rasseoir. Il ne remplit pas son verre pour eviter les aller-retours, non. Pourquoi pas, ca pose de soucis à personne et tout se passe tranquillement. C'est juste tellement pas francais :) Pour le verre de lait qui est distribué aux enfants qui le souhaite aux collations et au repas du midi, j'ai posé la question à l'educatrice lors de ma premiere semaine, elle était étonnée et ne savait pas trop quoi me répondre tellement cela lui semblait normal. L'argument que j'ai pu entendre à travers le CPE est que ce dernier est situé dans une zone dite défavorisée et que amener du lait à chaque repas aux enfants permettait de palier à certaines "carences" que ceux-ci peuvent rencontrer dans leur quotidien. Je ne suis pas allée creuser plus que ca, mais de mon point de vue totalement personnel et certainement pas objectif je trouve que l'argument un peu pauvre, mais bon...
Les repas se passe dans une ambiance calme, silencieuse même. Silence que je trouve presque pesant, ayant pour image que le repas est un moment de partage et où la communication entre enfants et/ou enfants/professionnels me semble très important. Le repas ce n'est pas que manger, c'est aussi découvrir, sentir, échanger... Et là, a part quelques bribes de conversation les enfants échangent très peu. Mais je pense avoir trouvé en partie la raison. L'éducatrice tient à ce que la politesse règne au sein de son local (bonne chose au premier abord), mais du coup pendant le temps de repas "on ferme la bouche/on ne fait pas de bruit quand on mange" sinon on se fait reprendre, "on ne parle pas la bouche pleine" (idem), "on ne coupe pas la parole", et "on evite de parler trop fort"... Pour un repas d'une moyenne de 15 mn cela met pas mal de freins à la communication je trouve. En soi, les idées ne sont pas mauvaises je trouve, mais un juste milieu pour trouver un équilibre serait peut-etre interessant ?

Je pense aussi que toute cette manière de fonctionner est établie au sein du local depuis des années, personne ne s'en plaint, cela convient à tout le monde car justement "cela fonctionne", et culturellement peut-etre que tout le monde s'y retrouve. Sauf la petite francaise que je suis... :)
J'avoue que mis a part les quelques questionnements sur "pourquoi faire ca comme ca ?" je n'ai pas été soumettre toutes mes idées concernant les repas. Cela chamboulerait pas mal leur manière de faire. Et mon éducatrice aussi gentille soit-elle, a sa manière de fonctionner et pour elle son coté strict est ce qui permet au groupe d'être calme et homogène. Je me vois mal arriver avec mes principes "tout nouveaux" qui iraient un peu "à l'encontre" de ce qu'elle fait. Et puis je m'interroge tellement sur TOUT que finalement le repas ne représente qu'une petite partie des questionnements de mon stage...

Toutefois je peux vous faire une petite liste non exhaustive de ce qui me questionne et qui selon moi pourrait être fait avec des enfants de cet age lors du repas :
- Présenter les aliments ce que l'on mange et comment cela a été cuisiné
- Échanger sur ce que l'on a dans l'assiette, ce que c'est, d'ou ca vient, comment/avec quoi c'est cuisiné, le gout etc.
- Les inviter (j'ai écrit inviter et non pas forcer :)) à goûter ce qu'ils ont dans leur assiette en expliquant ce que c'est (car j'ai vu des enfants qui ne savait pas réellement ce qu'ils mangeait finalement)
- Que les enfants aient la possibilité de se servir seuls ! Que le plat soit directement sur la table et qu'ils se le passe à tour de role pour se servir (avec un adulte pas loin quand même)
- Qu'il y ait un pichet d'eau sur la table pour qu'ils se servent seuls aussi (culturellement pas sur que ca passe)
- Prendre le temps de manger

Un petit pavé sans trop de photos, ca change des dernières fois :)
Courage pour vos questions de santé, je pense à vous !

Maud


/!\ Scoop /!\
(en fait il s'agit juste d'un ajout, mais il fallait le signaler :))

Les petites choses que j'avais oubliées :

Globalement je ne vois pas de réelle de mise en avant de l'autonomie de l'enfant (je veux dire "faire par et pour lui-meme") pendant ce temps de repas. Contrairement à d'autres temps de vie de la journée où cela semble ancré (ex : les taches, les sorties...)

Les enfants mangent dans petites assiettes creuses en plastique incassables, comme ceux pour les tout-petits. Pourquoi le repas ne se déroule pas avec de vraies assiettes et tous les couverts à disposition comme "a la maison"... ? Je me dis qu'il s'agit peut être aussi d'une question de budget (vu la taille de la structure, ca fait cher la fourchette).

J'ai pu aller dans plusieurs groupes (3 groupes de 4/5 ans et 1 groupe de 2/3 ans) et finalement je me suis rendue compte que si toutes les éducatrices ont le meme materiel à disposition, elles disposent comme elles veulent de ce temps de repas. Vu qu'il n'y a aucune règle, disons plutot aucune « trame » concernant le déroulement des repas, cela est assez libre, et du coup cela diffère d'une éduc et d'un local à l'autre. Meme si globalement la mise en avant de l'autonomie de l'enfant ne se fait pas vraiment à ce moment là dans les différents locaux ou je suis allée, j'ai vu une éducatrice fonctionner d'une manière légèrement differente. Elle a fait amener (les taches ;)) tout ce qu'il faut pour le repas sur la table et montrait (litterallement) ce qui était proposé au diner. La discussion etait plus ouverte. Aussi, elle proposait à un enfant de débarrasser les assiettes de ses amis, plutot que ce soit une action individuelle.

Évidemment il y a aussi beaucoup de similitudes « logiques » entre les groupes : les verres de lait, l'eau à la fontaine, le repas qui n'excède pas 10 à 15 mn... Mais je ne suis pas seulement là pour faire une check-list de ce qui me paraît « bon ou mauvais », déjà c'est une vision personnelle et ensuite je ne viens pas en mode « la française conquérante va vous montrer comment ca marche » (oui, heureusement, on est d'accord). J'observe et j'enregistre ce qui pourra me servir pour plus tard. D'ailleurs je me rends compte que c'est exactement ce que je suis en train de faire concernant mon stage de 1ere année en crèche parentale. Elle mettait un accent particulier sur le temps de repas, cela était inscrit dans le projet pedagogique et partagé avec les parents. C'est la « pratique » et tout ce qui était mis en place que j'ai pu observer là bas autour de ce moment qui fait écho aujourd'hui sur ce lieu de stage au Canada (même si la dimension culturelle est présente en plus).

samedi 29 mars 2014

Références et théories.... d'ailleurs

Pour mon dernier article avant mon court retour en France, je souhaite vous parler pour commencer, d'un des éléments clés de ce lieu de stage. Il s'agit du support de travail de l'ensemble des équipes d'Infantérix. Il sert de repère dans l'observation des enfants et influence le choix des activités. Il est utilisé comme référence lors des entretiens bi-annuels entre les parents et le référent de l'enfant et lors des entretiens d'accueil et plus particulièrement de fin d'inscription. Chaque groupe possède un exemplaire.
Je veux parler du ….tableau de développement de Kuno Beller bien entendu !


 Si vous n'en avez jamais entendu parler, c'est normal, je ne connaissais pas non plus jusqu'à mon arrivée dans cette structure. Kuno Beller est un pédagogue allemand contemporain, dont le travail n'est pas traduit dans les autres langues. Il a réalisé un tableau de développement servant de support à l'observation des enfants de la naissance à 6 ans environ, tout comme nous nous référons en France aux stades de développement de Piaget par exemple. A Infanterix, c'est l'outil de travail principal utilisé auprès des enfants et de leurs parents, notamment en crèche. D'autres pédagogues allemands servent de référence comme Perick (développement positif et résilience dans la vie quotidienne au jardin d'enfants), Seldak (développement du langage et de la littérature pour les enfants dont l'allemand est la langue maternelle), Sismik (s'adresse aux enfants issus de l'immigration).
Le tableau de développement de Kuno Beller reste le plus utilisé par Infantérix, avec les travaux de Perick, qui le sont plus particulièrement en Jardin d'enfants. Il permet de situer l'étape à laquelle se trouve l'enfant dans des domaines spécifiques. Au total, huit domaines sont découpés en 14 phases :
  • soin au corps
  • prise de conscience de son environnement
  • développement social et émotionnel
  • jeu
  • langage
  • cognition
  • motricité globale
  • motricité fine
Ainsi, l'éducateur cible le stade auquel se situe l'enfant et détermine ce qu'il peut mettre en place pour l'accompagner au mieux. L'éducateur l'utilise pour proposer des activités précises, adaptées à l'enfant. En outre, ce livret permet de construire des graphiques en fonction des observations faites dans chacun des domaines. Il permet de suivre l'évolution de l'enfant.

Voici ce qui est affiché dans la salle qui sert, entre autre, aux entretiens avec les parents.














Il s'agit de la partie qui concerne le développement de l'enfant, jusqu'à environ 3 ans, de Kuno Beller.


Un autre outil pédagogique est employé dans les crèches et jardins d'enfants d'Infantérix. Il s'agit de la « feuille de thème ». Elle est utilisée pour noter toutes les activités en lien avec le thème du moment. Par exemple, depuis mon arrivée, le groupe Nature suit le thème « les livres et le conte ». C'est pourquoi lors du Carnaval nous étions déguisés en personnages issus des contes de fées pour Daniel et Coraline, tels que Hansel et Gretel, alors que j'étais en loup, rappelez-vous, personnage présent dans de nombreuses histoires. Ce thème dépend de l'observation des enfants, de leurs envies, de leurs besoins, de leur âge, des événements.... Ce document a été imaginé d'après le tableau de Kuno Beller mais il s’appuie aussi sur le plan d'éducation bavarois. Les activités, en lien avec le thème, sont reportées dans les 11 items que voici :
  • santé
  • langage et lecture
  • émotions et sentiments, compétences sociales, conflits
  • valeurs et religions
  • informations, techniques de communication, médias
  • environnement (géographique et naturel)
  • mathématiques
  • sciences naturelles et technique
  • esthétique, art et culture
  • musique
  • mouvement, rythmique, danse et sport (éveil corporel)
Dans la mesure du possible, chaque item doit être rempli. Cette feuille permet d'élaborer des objectifs pour une durée d'un à trois mois, en fonction du thème sélectionné par l'équipe.
Pour finir, le programme des activités hebdomadaires est développé en fonction des grandes idées contenues dans la feuille de thème.

En ce qui concerne l'organisation de la semaine et le rythme des réunions, tout est encore une fois bien organisé et cadencé.
Urlaud veut dire vacances
Deutschkurs signifie cours d'allemand

Concernant l'organisation hebdomadaire, chaque éducateur participe à certaines tâches quotidiennes. Pour cela un planning a été mis en place sur l'ensemble de la semaine pour la vaisselle du goûter car sur cette structure, la maîtresse de maison n'a pas un contrat à plein temps. Elle n'est donc pas présente l'après-midi.
L'éducateur qui a fait l'ouverture installe les groupes avant l'arrivée des enfants et range la wickelraum (salle de change) avant son départ.
Un temps de préparation individuel est accordé toutes les semaines afin de réfléchir et de préparer les activités.
La directrice mène des réunions dans les salles de groupe (cf photo précédente) presque tous les jours de la semaine pendant le temps de sieste. Les réunions débutent vers 13h15 et se terminent aux alentours des 14 heures. Leur durée dépend des informations à partager et du sommeil des enfants :
- lundi : réunion hebdomadaire des deux groupes pour échanger les informations importantes,
- mardi : réunion hebdomadaire du groupe Océan,
- mercredi : réunion hebdomadaire du groupe Nature,
- jeudi : planning des activités de la semaine suivante (wochenplanung)
En plus de ces réunions quotidiennes, un bilan est réalisé toutes les semaines (wochenberichte) pour comparer le programme prévisionnel au programme réalisé. Je vous en dirai davantage lorsque j'y aurai participé. Chaque groupe réalise son bilan et le reporte dans un tableau en Allemand. Il est ensuite envoyé au directeur, à la DRH et à la directrice/teur de la structure.
A cela s'ajoute une réunion un jeudi par mois avec l'équipe au complet, le soir après la fermeture. Elle permet de traiter les projets mensuels, faire le bilan du mois précédent, organiser le mois suivant... .Et enfin, une réunion avec l'ensemble des équipes d'Infantérix à lieu tous les trimestres. La totalité des structures ferment alors durant deux jours.

Comme la plupart des structures d'accueil d'enfants, les anniversaires sont souhaités. Ils se fêtent après le morgenkreis, précédé par la collation du matin (frühstück), soit vers 10h pour ne pas être trop proche du déjeuner qui a lieu vers 11h30. En effet, cet événement se souhaite le jour le plus proche après la date anniversaire de l'enfant, au cours d'un « goûter » collectif. Étant donné que certains parents de ce groupe ont jugé que cela représentait trop de repas dans la journée et particulièrement, trop d'aliments sucrés, cela se fête autour d'une belle présentation de fruits coupés en morceaux.
Par exemple, les fruits coupés avaient pris la forme d'un papillon pour celui auquel j'ai assisté à mon arrivée. Le rituel est que l'enfant (ou les enfants) qui fête son anniversaire ce jour là, confectionne une couronne qui symbolise cette journée particulière pour lui. Une chenille en bois, constituée du nombre de bougie correspondant à son âge, est présentée à l'enfant.


L'enfant souffle ses bougies après que tout le monde ait chanté la chanson en question, en allemand et en français évidemment. Puis un cadeau lui est offert avant d'entamer la dégustation des fruits. Pour reprendre l'exemple de l'anniversaire auquel j'ai assisté, le cadeau était un support de brosse à dent en bois avec un sablier tenu par un petit personnage.
Les adultes aussi ont droit de fêter leur anniversaire. Il se déroule durant une réunion hebdomadaire, si possible lorsque l'ensemble du personnel est présent. Il s'agit d'une somme allouée par Infanterix pour chaque membre de l'équipe. La personne qui le souhaite, généralement la plus proche affectivement parlant, prend en charge de lui acheter. Ainsi, chacun se voit attribuer un cadeau personnalisé.

Pour terminer cet article, et ne pas déroger à la règle, je vais vous parler de quelques unes de mes expériences personnelles, vécues au cours de mes visites.
Il y a de ça quelques temps déjà, je suis allée me balader avec les grenobloises, au jardin Anglais. A Munich, les parcs occupent une grande place. Ils sont nombreux et tous valent le coup d'être parcourus. Cependant, le Jardin Anglais, le plus connu, est un des plus grands parcs urbains d'Europe. Il est très prisé pour ses nombreux atouts. Entre monuments, biergarten, rivière et activités de plein air, tout le monde peut y trouver son bonheur, entre amis, seul ou en famille. Il paraît même qu'aux beaux jours, les gens viennent profiter du soleil pendant leur pause et certains se mettent en sous-vêtements. Toutes ces personnes se croisent, à pieds, en courant ou encore à vélo, certains jouent aux ballons, au frisbee, ou à d'autres jeux, sans que personne ne semble déranger personne. Je vous laisse juger par vous-même.








Les allemands sont vraiment surprenants parfois. Toute l'année, des surfers viennent surfer sur la vague de l'Isar (rivière qui traverse le jardin Anglais à plusieurs endroits). Et tout cela se fait à tour de rôle, chacun prend son tour et ainsi tous ceux qui le souhaitent peuvent en profiter.


Pour moi la première partie de cette aventure s'arrête ici. Après le retour des grenobloises chez elles, je rentre 10 jours en France afin de suivre une semaine de cours. Bizarrement c'est également la fin de ma colocation avec Sarah. A mon retour un nouveau colocataire m'attendra....
La suite au prochain épisode.
Virginie




lundi 24 mars 2014

Dernière semaine chez Jungle (Cérina)

C’est sous la neige que s’est déroulée ma dernière semaine de stage dans le département Jungle. Je ne sais pas si c’était fait exprès de la part de l’équipe mais c’est la seule semaine où l’on ne m’a pas demandé d’accompagner le groupe qui allait au parc. Si c’est le cas, voilà une délicate attention pour la petite sudiste :D

Ce fut une semaine intéressante car j’en ai profité pour poser toutes mes petites questions de stagiaire. J’ai également pu assister à beaucoup plus d’activités initiées par ma tutrice (qui était absente la semaine passée).

Mardi matin, par exemple, elle a demandé à un petit groupe d’enfants de trouver des idées pour faire sortir la colère sans faire mal aux copains. Toutes les propositions ont été  inscrites sur une affiche. Parmi elles, il y avait :

-          Crier mais si possible dans une autre pièce pour ne pas embêter les autres
-          Lancer / frapper un coussin
-          Faire ou demander un câlin/bisou
-          En parler
-          Déchirer du papier

Ma tutrice leur demandait « Et toi, tu as une idée pour faire sortir la colère quand tu es fâché ? ». Ce à quoi Théo, 4 ans a répondu naturellement : « Non passque j’suis tout gentil ! » : )
Pour finir, elle les a invités à se dessiner quand ils sont fâchés et ces dessins ont rejoint l’affiche, tous deux accrochés dans la salle de samling (= rassemblement).

J’ai profité de mes derniers jours dans ce département pour prendre quelques photos afin que vous sachiez à quoi ressemblent  les locaux:





 Salle du samling


Salle pour les activités peinture, collage, ...




"Big room": zone construction, coin exposition des expériences, maison de poupée, ...









Egalement quelques photos des sorties:




Lors de ma régulation avec ma tutrice Vendredi, nous avons discuté de toutes ces choses qui m‘ont posé questions et que j’avais abordées ici.

- Les enfants seuls dans une pièce : elle m’a révélé qu’avant, on ne laissait jamais un seul enfant se rendre seul dans une pièce (que ce soit les toilettes ou une autre salle) mais que cela a changé suite à la visite de l’inspectrice. Depuis on laisse les enfants évoluer tranquillement, on peut même les laisser en petit groupe dans une pièce sans adulte, seulement la porte ouverte car on estime ici qu’ils ont besoin de liberté, de se retrouver qu’entre eux sans l'adulte sur leur dos, …
-    -  Le « non », oui ou non ? Elle m’a expliqué qu’au sein de ce département cela dépendait surtout des professionnelles. Elle-même, dit « non » lorsqu’elle le juge nécessaire, mais les membres suédoises de l’équipe vont plus souvent avoir tendance à accepter la requête de l’enfant. L’une m’avait dit « on n’a pas le droit de leur dire non » concernant l’utilisation de feuilles cartonnées de couleurs et cela s’explique tout simplement dans ce contexte, car l’on va considérer qu’il faut laisser libre cours à l’imagination et la créativité de l’enfant. En même temps, ma tutrice estime qu’il est important de leur enseigner des valeurs telles que le respect du matériel, et qu’il est bon d’éviter le « gaspillage ». En général, elle demande à l’enfant ce qu’il compte faire avec ce papier avant de décider, tandis qu’une de ses collègues pourrait simplement le lui donner.
-   - L'enfant Roi? Je lui ai ensuite fais part de mes premières impressions concernant les enfants, celles-ci ayant un peu évoluées. Cela lui a rappelé sa propre arrivée ici 8 ans plus tôt, car elle s’était fait les mêmes réflexions. Au premier abord, j’avais été choquée par l’attitude des enfants car ils semblaient porter très peu d’attention à l’adulte et à ce qu’il pouvait bien dire. Leur façon de demander quelque chose ressemblant plus à un ordre qu’à autre chose, et ce peu importe leur âge (3 ou 6 ans). J’avais souvent l’impression de parler dans le vide et je m’en sentais extrêmement perturbée ! Mais comme elle me l’a dit, cette première impression s’estompe, car les enfants eux-mêmes apprennent à nous connaitre (et vice versa) et, comme si ils venaient de nous accorder leur confiance, ils viennent nous parler et font beaucoup plus attention à ce que l’on peut dire, ils semblent plus intéressés. Ce qui est amusant, c’est que j’ai remarqué la même chose chez les adultes. Peut-être est-ce culturel ? Peut-être qu’il s’agit tout simplement de leur façon d’aborder l’Autre, l’étranger ? 
  -  Le lait:  On m’a demandé d’expliquer pourquoi la structure ne sert plus de lait lors des repas dès que j’aurais eu la réponse : il faut savoir qu’en Suède la plupart des magasins d'alimentation ne vendent pas de lait pasteurisé (je n’achète le mien qu’à Lidl pour être sure, n’étant pas habituée et étant fragile de l’estomac je ne préfère pas tenter), certains suédois consomment même du lait cailler que l’on trouve en vente comme les autres briques de lait. Le lait non pasteurisé doit être consommé très rapidement et conservé au frais, ainsi pour une structure d’accueil de jeunes enfants cela devient très compliqué si l’on ne peut le conserver plus de 5 jours, cela nécessite d’en acheter trop régulièrement. En même temps, mes colocataires et certaines personnes de la crèche m’ont expliqué qu’une bonne partie de la population souffre d’une intolérance au lactose. Quelques années plus tôt une petite fille a fait une réaction et a dû être conduite à l’hôpital d’urgence. Depuis le lait en tant que boisson n’est plus servi.
-        - Elle m’a confié que pour elle, la plus dure partie de son travail est la pression venant des parents. Par exemple, en ce moment l’équipe éprouve de grandes difficultés à équilibrer les groupes car certains parents veulent que leur enfant ne soit qu’avec des enfants de leur âge (ce qui est difficile lorsqu’il s’agit d’un département accueillant des enfants de 3 à 6 ans) ou alors d’autres exigent que leur enfant ne fasse partie que d’un groupe encadré par une francophone. Les enfants qui fêtent leurs 6 ans en ce moment sont en âge de passer des tests d’entrée dans certaines écoles, telles que le lycée français qui n’accepte que des enfants qui savent parfaitement lire en français. Or l’apprentissage de la lecture ne relève pas du rôle des crèches. Ainsi, un père vient chercher sa fille tous les jours à 14h45 pour lui faire faire une séance de lecture pendant 2 ou 3 heures.

Ce temps de régulation s’est ensuite transformé en réunion informelle avec la directrice. La discussion a dérivé sur la vie des familles suédoises.
Elles ont abordé le fait qu’au sein des familles les rôles sont inversés, ce sont les enfants qui décident du déroulement de la journée, de l’organisation du coucher, etc … Bien sur, je doute que cela concerne toutes les familles, mais d’après elles et leurs expériences auprès de nombreuses familles depuis des années, c’est très souvent le cas. La directrice me racontait par exemple que des parents avaient confiés dormir séparément, chacun avec un des enfants qui refusent de dormir dans leur lit.
  
Autre chose, qui m’a tout de même un peu secouée, il est clairement dit dans la loi qu’il est interdit d’exercer une quelconque violence physique ou psychologique sur un enfant. Les services sociaux sont saisis au moindre soupçon ! La directrice et ma tutrice m’ont alors raconté qu’il y a quelques années, les parents d’une petite fille accueillie dans la crèche se sont confiés aux professionnelles et devant les autres parents (lors de l’accueil du matin), ils ont expliqué  qu’après une grosse colère de l’enfant, l’un d’entre eux lui a donné une fessée (ce qui est strictement interdit). Ils ont été dénoncés aux services sociaux par un autre parent et ont quitté la structure.
Ainsi j’ai appris que de nombreux parents français ont fait part à la directrice de leur peur d’hausser ne serait-ce qu’un peu la voix sur leur enfant dans la rue. En Suède, les familles vivent donc avec la peur du regard des autres et surtout la peur d’être dénoncés. J’ai trouvé cela très violent ! Même si je pense évidemment que la fessée n’est pas une solution. N’hésitez pas à donner votre avis sur la question  en commentaires.

Après cette discussion, j’ai pu assister à une réunion entre ma tutrice et les parents de Lola (celle qui m’a surnommée Pippi Langstrump – Fifi Brindacier). Depuis quatre semaines elle multipliait les demandes auprès de parents mais aucun ne souhaitaient ma présence. Ce que je comprenais tout à fait ! Ma tutrice leur a lu et commenté le document rempli par elle-même qui fait état de la vie de leur fille au sein de la crèche, de ses évolutions, ses capacités, ses affinités, etc … C’est un moment pendant lequel les parents peuvent poser toutes sortes de questions, demander conseils et même se confier sur un problème en particulier. Le début de l’entretien s’est fait en français, ma tutrice traduisant le document suédois pour moi, puis, une fois que le père (Italien) est arrivé, il s’est poursuivi en anglais. Lola comprend et parle aisément les quatre langues : anglais, français, suédois et italien. Les parents ont voulu savoir en quelle langue elle joue le plus et il s’agit du français, ce qui signifie que c’est la langue qu’elle considère comme « maternelle ».

Il s’agissait donc de ma dernière semaine chez Jungle. J’étais censée commencer dans le département Savannah dès demain mais comme je fais une pause dans le stage de deux semaines à partir de la semaine prochaine, la directrice et moi avons pensé qu’il était dommage de couper ainsi 4 semaines de stage dans ce département. J’irai donc dans le département Forest, le département anglophone dans lequel je n’étais censée aller que lors des deux dernières semaines de stage SI je me sentais à l’aise avec l’anglais. Beaucoup d’enfants et de personnels de ce département sont venus passés quelques matinées chez Jungle lorsque j’y étais, je les ai donc déjà rencontrés et cela s’est assez bien passé pour que je puisse y aller cette semaine. Je vous raconterai ça dans mon prochain article.

Petite info pour l’anecdote : je vais changer de colocataires à mon retour en avril. Ce ne sera donc plus une colocation entre originaires d’Aix-en-Provence mais entre stagiaires EJE. En effet, j’ai tout de suite pensé aux futures stagiaires de la crèche qui arrivent à la fin de cette semaine et n’avaient pas encore trouvé de logement. Voila :)

Pour clore cet article, quelques photos pour l’anecdote …


Les suédois se sont montrés trop pressés de fêter le printemps, la neige en a décider autrement ^^


On fait de drôles de rencontres dans le Tunnel-bana (métro)!



A très bientôt !

dimanche 23 mars 2014

Nouvelles montréalaises

Ne vous inquiétez pas je suis toujours en vie malgré le froid canadien et mon absence du blog depuis plus de deux semaines.
Ici les choses s’enchaînent à vitesse grand V et j'ai du mal a trouver le temps pour me poser et écrire un article retraçant mon parcours et ma réflexion depuis mon arrivée, il y a maintenant 3 semaines. Et plus j'attends plus l'article en vue parait long... Du coup ce que je vais faire c'est plusieurs petits articles "par thème" plutôt que de vous poster un article de 3 pages.
La vie ici est assez intense, j'avoue que me lever tous les matins à 5h30 pour aller travailler me donne seulement l'envie d'aller me coucher en rentrant. Ce que je fais très bien :) Je profite des "fin de semaine" (on ne dit pas week-end) pour visiter, voir des amis, et relâcher un peu tout simplement. J'emmagasine le plus de choses possible et j'en prends plein les yeux que ce soit sur mon lieu de stage ou dans cette ville en général. Je suis littéralement tombé sous le charme de Montréal, sa culture, ses habitants et cette simplicité qui s'en dégage.


CPE Enfants-Soleil - Petite présentation générale

La plupart d'entre vous ne connaissent pas la structure où je suis. Il s'agit d'un CPE divisé sur deux installations voisines, dont une ouverte en 2010. La plus ancienne appelée "Enfants soleil" ouverte en 1986, offre un accueil de 80 places pour les enfants de 18 mois à 5 ans, c'est dans cette installation que je suis rattachée, dans le groupe des "Poissons" composé de 10 enfants de 4/5 ans.
L'autre installation "Champignoles", ouverte en 2010, dispose aussi d'un agrément de 80 places. Elle accueille des enfants de 3 mois à 5 ans. Il faut savoir que les bébés de 3 à 6 mois sont très peu présents en structure car le congé maternité au Canada est plus long que chez nous.
Je vous fais un petit topo sur les missions et le projet du CPE, "il a pour mission d’offrir un service de garde éducatif de qualité aux enfants. Son projet éducatif vise le développement global de l’enfant et favorise son développement physique, intellectuel, affectif, social et moral. De plus, le Centre assure la santé, la sécurité et le bien-être des enfants. L’application du programme « Accueillir la petite enfance » (dont vous a parlé Sonia dans un de ces articles) est au cœur des objectifs pédagogiques. Ce programme montre que les services de garde éducatifs de la province de Québec ont une triple mission : celle de voir au bien-être, à la santé et à la sécurité des enfants qui leur sont confiés, celle de leur offrir un milieu de vie propre à stimuler leur développement sur tous les plans, de leur naissance à leur entrée à l’école, et enfin celle de prévenir l’apparition ultérieure de difficultés d’apprentissage, de comportement ou d’insertion sociale."


Mes premières impressions

Je suis donc rattachée a un groupe de 4/5 ans, les Poissons. J'avais fait ma première semaine avec une autre éducatrice dans un autre groupe, cela m'avait permis d'avoir une première approche, différente de celle que je vis actuellement, car les personnalités des deux éducatrices sont très distinctes et même si dans le fond l'esprit est le même, la pratique et l'approche diffèrent quelque peu. Mais cela j'y reviendrai peut-être plus tard.

Ce qui m'a tout d'abord posé questions par rapport à nos lieux d'accueils français c'est que ici tout est divisé par "local". Chaque groupe à son local et tout ce qui se déroule dans la journée se passe dans le local : l'accueil du matin, les collations, les repas, les activités et la sieste. Cela m'a posé question, vu l'importance qui est mis dans certaines structures françaises à bien distinguer les pièces (chaque espace est distinct et les enfants ont des repères différents, comparé a ce qui peut être fait au sien d'une même pièce). 
Le local est en fait d'une pièce assez grande (tout est relatif, car cela dépend des groupes), divisée en aires de jeux, nommés aussi coins. Il existe donc les coins : imitation, manipulation, blocs autos bonhommes, arts plastiques et lecture. Un coin regroupe des jeux semblables, et chaque coin est différent. "Les expériences des différents coins favorisent le développement de l'enfant. Les jeux libres, les moments de transition ainsi que les moments routiniers sont encore d'autres occasions par lesquelles l'enfant apprend de façon agréable et ludique".
J'ai été agréablement surprise par exemple par la richesse du coin imitation, qui est conçu pour développer le plus possibles des jeux symboliques. Cela me parait plus recherché et poussé que ce que j'ai pu observer jusqu'ici en France. Les enfants ont a disposition des objets de la vie de tous les jours à de taille normale, par exemple ils peuvent se servir librement de : vrais verres (sur pied s'il vous plait), de vrais prospectus de pub ("je commande une pizza au fromage" ou "la machine est en panne, j'appelle le dépanneur"), vrais appareil photo, montre, téléphone portable, carte de credit (périmée tout de meme ;)), lunettes de soleil, habits... Bref j'ai trouvé très intéressant d'observer les enfants jouer dans ce coin, et a quel point ils utilisent tout ce qu'ils ont a disposition.

Autre élément parmi tant d'autres qui a retenu mon attention, le fameux "renforcement positif". Je m'y attendais cela fait la "réputation" du Quebec. Le principe est simple, il s'agit de toujours mettre en avant ce que l'enfant a accompli de bon/bien ("super", "merveilleux", "fabuleux" + reformulation de l'acte accompli), et s'il a échoué dans une tâche, l'éducatrice met en avant tout ce qu'il a mis en place pour tenter d'y arriver plutôt que le résultat (= l'échec). D'ailleurs on peut observer dans certains locaux cette affiche, qui met bien en avant cette philosophie :



Autres questionnements qui me sont venus pendant mes premières semaines de stage et que je développerai surement dans des prochains articles :
- Les repas, qui sont organisés d'une manière totalement différente. Plus le temps passe plus je me rends compte qu'il s'agit 'une question avant tout culturelle, mais cela déstabilise quelque peu quand on debarque. Surtout je dois l'avouer quand on a écrit un DC2 basé sur le repas, ca laisse des traces je vous le dis ! :)
- Les journées qui sont "sur le papier" très organisées, tout est coupé par 1/2h sur toute la journée
- La communication entre les éducatrices des groupes avec les parents qui me semble peu développée (bon pour le DC3 ca ^^)
- Le temps de sieste qui est limité
- Mon questionnement perpétuel sur le fait d'acueillir des enfants de 4/5 ans qui chez nous sont scolarisés et encadrés par des instits (ca, c'est le gros morceau)

--------------------------------------------

Pour l'aperçu du printemps montréalais, je vous laisse juger la photo du jour : 


Bon dimanche et à bientôt

Maud

Des détails qui facilitent la vie

        Après un mois passé à Munich, j'ai constaté au cours du stage et lors des visites de la ville et de ses environs, que dans l'ensemble, les allemands avaient le sens de l'organisation et du pratique. Ils gagent ainsi en efficacité.
Au sein de la structure, j'ai pu l'observer dans chaque salle, du mobilier à la décoration. Cela se vérifie également dans la façon de penser les choses et se reflète dans les choix professionnels au sein de l'équipe et auprès des enfants. Je vais vous exposer mes observations à ce sujet dans ce nouvel article, qui parlera de mon stage, forcément. Et puis, je vous partagerai aussi des anecdotes de mes sorties du week-end qui illustrent parfaitement cette idée.

        Dès le début du stage, j'ai remarqué des détails très intéressants au niveau de l'agencement des pièces et dans l'organisation quotidienne. J'évoquais déjà ces aptitudes dans les précédents articles, en parlant, par exemple, des rituels instaurés avec les enfants. A présent, je vais vous décrire quelques-unes des observations que je trouve pertinentes. Elles permettent d'éviter de parasiter le déroulement de la journée. Cela facilite le quotidien de tout le monde. Les éducateurs sont davantage disponibles pour les enfants. De plus, d'un point de vue éducatif, cette organisation participe à la construction de l'autonomie des enfants.

Dans l'entrée, des bancs à la taille des enfants sont placés le long des murs. Au-dessus, il y a un porte-manteau et un casier comportant la photo et le prénom de chaque enfant. Ils peuvent ainsi se repérer et retrouver leurs affaires lorsqu'ils doivent se préparer pour aller dehors, ou à leur arrivée le matin. Cette pièce est appelée par l'ensemble de l'équipe la garde-robe, car en allemand, garderobe signifie le vestiaire.

Tout de suite après l'entrée, une machine à café et du thé sont à disposition des parents et du personnel, et ce, à titre gratuit.
(désolée pour la qualité laborieuse de la photo...)

Le coin canapé, juste en face, est destiné aux parents. L'accueil et le confort des parents est primordial.

De multiples tableaux d'affichages et des documents sont disposés à différents endroits, de manière à ce que les parents puissent les consulter. De cette façon, ils ont facilement accès au menu de la semaine, aux activités et aux diverses informations les concernant.

Un cadre photo numérique, placé en hauteur, est présent dans la garderobe. Des photos des enfants et du personnel, prises sur les temps d'activités et lors de certains événements, défilent le matin et le soir, lorsque les parents déposent et viennent chercher leur enfant.

Sur toutes les structures Infanterix, des classeurs appelés « porte-folio », sont distribués à chaque enfant. Ils sont remplis par les éducateurs référents et contiennent ce qui caractérise l'enfant comme son évolution, son développement, ce qu'il aime ou n'aime pas, les activités et événements auxquels il participe. Cet outil, personnalisé à l'aide de photos des enfants et de commentaires, est à disposition des parents et chaque enfant peut le consulter. Lorsque l'enfant quitte l'établissement, le porte-folio est remis aux familles qui l'emportent en souvenir.
en haut à gauche, les porte-folios et en dessous ce sont les tiroirs personnels des enfants dont je parle juste après.


J'ai cité précédemment, l'exemple des verres étiquetés. Ainsi, même si ce n'est pas le but recherché, les enfants s’habituent à visualiser leur prénom et à le reconnaître. A force, ils reconnaissent aussi celui de leurs camarades.
Les prénoms sont marqués sur les objets auxquels les enfants ont accès et qui leurs sont destinés, comme les tiroirs de rangement dans lesquels ils déposent leurs affaires personnelles dans la salle de groupe. Ces divers objets (livres, jouet, habits, doudous, barrettes...) peuvent rester au jardin d'enfants ou faire les trajets entre la maison et l'établissement. Par contre, une règle a été établie. Les enfants qui amènent des jouets doivent les partager ou bien les laisser dans le tiroir s'il ne veulent pas les prêter aux camarades.

Dans le dortoir, qui sert régulièrement de salle d'activités (motricité, musique), des casiers au prénom des enfants, contiennent leur couette et oreiller. Néanmoins ils n'ont pas le droit de s'en servir en l'absence des éducateurs car ces derniers, placés à différentes hauteurs, sont trop lourds pour eux. Le même système existe dans les toilettes, cependant, comme les bacs sont moins hauts et aussi moins lourds, ils peuvent les tirer pour prendre ce dont ils ont besoin à l'intérieur.
Deux poubelles sont présentes dans cette salle. Dans l'une des poubelles (celle de gauche), il est possible de glisser les couches à jeter sans l'ouvrir, pour éviter les odeurs désagréables. J'avais déjà vu ce système ingénieux auparavant, sur d'autres lieux de stage. L'équipe a toutefois décidé de conserver la poubelle sans couvercle à disposition des enfants, pour que les plus petits puissent eux-mêmes jeter leur couche s'ils le désirent.

Dans cette même pièce, des pinces à linge en bois, destinées à l'usage des adultes, avec le prénom des enfants, sont disposées sur des cordes à linge. Les habits salis ou mouillés au cours de la journée y sont, soit accrochés grâce au sac plastique dans lequel ils ont été déposés, soit étendus afin de sécher. Le soir, les habits sont ramenés à la garderobe par l'éducateur qui est en charge de ranger le wickelraum (salle de change).

J'ai aussi constaté que la majorité des habits appartenant aux enfants sont notés à leur nom. Cela figure sur la liste distribuée aux parents à l'inscription. Je connais aussi ce fonctionnement en France, seulement au cours de mon expérience, j'ai remarqué que ce principe n'était pas toujours appliqué. De ce fait, cela évite aux éducateurs de perdre leur temps à chercher à qui appartient tel ou tel vêtement, même si dans ce groupe, la majorité des enfants est en âge de reconnaître ses affaires. Les enfants sont donc moins tentés de s'exciter et s'éparpiller, par défaut d'attention de l'éducateur.

Pour finir avec la salle de change, une pharmacie, type mallette d'urgence, est accrochée au mur. Lorsque j'ai ouvert cette boite, j'ai découvert que tout y est bien rangé, ainsi en un coup d’œil, il est possible de repérer ce dont on a besoin.


Dans les salles de groupe, un pan de mur a été préalablement peint avec une peinture aimantée. Sur le groupe Nature, ce mur est décoré de fleurs en papiers coloriées par les enfants. Des photos de leur famille sont collées dessus et les fleurs sont laissées à leur hauteur. Comme ces compositions sont un peu lourdes, en plus de l'aimant qui est collé au dos, elles sont maintenues au mur avec de petits aimants, aux formes ludiques. Le jour de mon arrivée, je me souviens que certains enfants s'étaient dirigés vers ces fleurs afin de me les montrer, et surtout pour me parler de leur famille. J'avais été surprise que de tels objets restent à la portée des enfants. Depuis, ils n'y ont presque plus touché, sauf parfois au réveil de sieste ou encore lors du premier jour d'adaptation d'une fillette. En effet, lorsqu'elle les a remarquées, certains enfants se sont empressés de lui présenter.

Les jouets sont à disposition des enfants, y compris les puzzles et les jeux de société. Comme je l'ai déjà dit dans mon premier article, ils utilisent librement les feuilles, feutres, pastels, ciseaux et colles. Ce matériel est placé en retrait des autres jeux, proche du point d'eau, également en libre accès.

La salle est aménagée par coin, de telle sorte qu'on distingue:
- le coin jeux symboliques (cabane, poupées, dînettes, déguisements), 
- jeux de société et puzzles en tous genres,


- jeux de construction (outils, encastrement...), 


- jeux de manipulation (motricité fine, voitures...).



Aux yeux de Coraline et Daniel, les éducateurs du groupe Nature, ces espaces ne sont pas délimités de manière satisfaisante. Soucieux de l'organisation dont l'aménagement de l'espace est un élément essentiel, ainsi que des enjeux pour le groupe, ils souhaiteraient que les coins, mieux organisés, soient repérables plus facilement des enfants. Or la disposition et la surface de la pièce ont une influence sur son aménagement. Selon moi, les enfants se repèrent très bien et se sont saisis de cette organisation claire et non surchargée de jeux. Néanmoins, je comprends les nombreux questionnements dont ils me font part, dans l'intérêt des enfants. Il est, en effet, toujours possible de mieux faire.
Il arrive que les jeux soient mélangés au cours de leur utilisation, mais au final, les enfants les déplacent peu d'un coin à l'autre. Le rangement, effectué régulièrement, permet aux enfants de retrouver leurs jouets favoris, bien rangés et à leur place habituelle.
Malgré les dimensions modestes de la salle, une structure en bois dont les enfants raffolent, est présente dans ce groupe. La quasi-totalité des jardins d'enfants d'Infanterix en sont pourvus. Cette grosse structure, apparemment très prisée pour ses multiples fonctions, se nomme en allemand spielburg. Elle sert de structure motrice, et offre un gain de place grâce à son étage. Celle du groupe nature est composée d'une grande mousse à l'étage, sur laquelle les enfants peuvent s'installer. C'est le coin lecture. En dessous, elle offre des coins pour se cacher et des matelas sont disposés avec des coussins, révélant son côté cocooning.



Voici à présent des objets insolites que je voulais vous montrer :
Le bobbycar est une sorte de petit véhicule, dont la particularité est son double usage. Il ressemble à tous les autres véhicules présents sur les structures d'accueil de jeunes enfants. Les enfants peuvent s'asseoir dessus et ou encore poser le tibia et le pousser. Ce jouet est très apprécié des enfants et ils le manipulent avec beaucoup de dextérité.


Un range ciseau, très pratique d'utilisation pour les enfants.

J'ai découvert que les pompiers ne font pas « pimpompin » ou « pimpon » comme en France mais « tatou tata ».
Les chiens font « vaovao » lorsqu'ils aboient.
Enfin, lorsqu'un enfant se fait mal il dit « haoa » à la place de « aïe » !

        Pour finir, je vais vous parler de mes expériences vécues au cours des découvertes de Munich et de ses spécialités.
Dans les transports en commun, les personnes qui souhaitent monter à bord laissent systématiquement les autres descendre. Quelle leçon de savoir vivre ! Et puis c'est tellement plus agréable pour tout le monde.
Le contrôle des titres de transports est très rare. Pourtant, il n'y a rien qui empêche d'accéder aux quais, comme en France il existe des barrières qui s'ouvrent à la présentation du ticket ou de la carte. Les guichets pour les acheter ou obtenir des renseignements sont présents dans les stations. Mais la grande majorité des gens achète leur titre au distributeur automatique, disponible nuit et jour, que l'on trouve dans les stations de métro et de train mais également dans les bus. La plupart des gens respecte ce procédé.

Il y a quinze jours, les filles de Grenoble et moi, sommes allées voir un des châteaux du roi Louis II de Bavière, connu pour son excentricité et son goût du luxe, ayant participé à la ruine de l’État. Paradoxalement, c'est aujourd'hui en grande partie grâce à lui et à toutes ses folies que la richesse de la Bavière repose. Mais à l'époque, c'est-à-dire au XIX° siècle, ses comportements l'ont conduit à sa perte et il est mort mystérieusement noyé vers l'âge de quarante ans, après avoir été diagnostiqué fou.
Nous sommes parties au petit matin, car un peu plus de deux heures de trajet nous attendait. En effet, ce superbe château est situé aux pieds des Alpes allemandes. C'est le château de Neuschwanstein, souvent comparé au château de la belle au bois dormant. A notre arrivée, il y avait déjà beaucoup de monde sur le site et une longue file d'attente s'était formée aux guichets. Il faut dire qu'il faisait un temps magnifique. Il était presque midi et nous nous sommes alors demandées si nous aurions le temps d'effectuer le programme que nous avions établis pour cette journée. Au final, en moins de 15 minutes nous avions acheté nos places et commencé à repérer les lieux. Un numéro, accompagné d'un horaire, nous ont été remis pour chacune des visites que nous avions sélectionnées. Ainsi, nous connaissions avec précision l'heure à laquelle nous devions nous présenter à chacune d'elles; les visites sont effectuées par petits groupes; et surtout nous pouvions vaquer à nos occupations le temps restant. Nous en avons donc profité pour nous balader, flâner dans les boutiques de souvenirs et savourer une pause café. J'ai trouvé cette façon de faire vraiment excellente. Malgré le monde, il n'y avait pas d'attroupement près des entrées et surtout aucune bousculade. Les gens semblaient davantage serein et plus à même de profiter en attendant leur tour. Cette méthode a bien entendu un double intérêt. Elle est bénéfique aux visiteurs, comme je viens de l'exposer. Et comme tout est très bien orchestré, elle profite aussi au commerce...





Voila, je termine sur ces belles images et je vous dis à bientôt!
Virginie




Voici la grande aventure des 5 EJE VD 12/15 aux quatre coins du monde :
- Cérina en Suède
- Maud et Sonia au Canada
- Sofia en Suisse
- Virginie en Allemagne...

Suivez jour après jour leur nouvelle vie et leur stage auprès des enfants...