mardi 29 avril 2014

Bonjour (Sofia)

 Bonjour 

Après quelques semaines d'absences sur le blog je suis de retour !!
Pour les quelques inquiets tout vas bien :)
Mes journées sont très chargées en ce moment et peu de temps pour vous écrire un article !!!
Durant ces quelques semaines j'ai eu deux coupures de stage la première a été ma venue sur Marseille une semaine qui a permit de prendre du recul et avec une grande une hâte retourner en stage !!
Ce retour en stage fut bref car 10 jours après mon retour, la structure à fermé ses portes pour une semaine de vacances !!! ( Vacances qui n'ont pas étaient de tout repos!!)
Je reprend donc la suite de mon stage cette semaine !! et retrouve l'équipe, les enfants et les parents!!!


Alors aujourd'hui, je vous fais une brève présentation d'un temps qui marque le début de la journée.
Il s'agit effet du « Bonjour » qui a une place importante sur les moments qui rythmes le quotidien, en effet après le temps d'accueil individuel il y a celui du groupe !!
Une fois tous les enfants présents, l'équipe demande à chacun de se réunir afin de se dire « bonjour »




Ensuite l'éducatrice demande à chaque enfant comment il va !!
Souvent en début de semaine chacun peut raconter « ses aventures » du week end !! où des vacances !!

J'ai choisi ce temps car je trouve intéressant cette manière d'aborder l'accueil de groupe et la transition qui  faite vers un espace de parole pour les enfants !!

Je vous souhaite une bonne semaine et à très bientôt pour un nouvel article.



lundi 28 avril 2014

En toute légèreté... (Sonia)

En cette fin de stage, c'est dans un esprit un peu plus léger que j'ai envie d'écrire cet article. 
En toute légèreté mais le cœur gros de devoir bientôt quitter cette aventure...

Mercredi, mon copain sera là et je lui ferai rencontrer le lendemain les enfants et l'équipe du CPE pour mon dernier jour de stage. Je suis à la fois impatiente mais j'appréhende un peu ce dernier jour. Les "au revoir" ne seront pas les mêmes que ceux de mes stages précédents. 

J'ai quand même hâte qu'il arrive pour lui faire partager mon espace et découvrir ensemble de nouveaux horizons québécois!

En attendant, je me souviens:

- de mon arrivée à Montréal et de ma rencontre avec Pauline qui partageait ma chambre ;
- de mes retrouvailles avec Christine et Marie-Pier, toutes les deux exceptionnelles ; 
- de mon arrivée chez ma famille d'accueil, Denis et Sylvie, que je n'oublierai jamais et que j'ai bien l'intention de revoir, ici ou ailleurs... En France peut-être! Vous faites partie de cette aventure et vous l'avez rendue si belle! 
- de mon premier week-end et de ta présence Marie-Pier ;
- de l'accueil exemplaire du Collège Laflèche (merci Lynn et Jonathan) ;
- de mon arrivée en stage et de ma rencontre avec chaque enfant ;
- de toute l'équipe du CPE La Maisonnée: Francine, Annick, Sara, Jessica, Alexandre! Vous faites un travail exemplaire!
- d'Emilie, stagiaire psychoéducatrice avec qui j'ai beaucoup sympathisé ;
- d'Erika que je n'ai pas vraiment eu le temps de connaître (mais on reste en contact!) ;
- de Francine, parce qu'elle est unique! Merci pour ton soutien et pour ton écoute! Unique et passionnée... les enfants ont de la chance de t'avoir à leurs côtés ;
- de Lynn, une autre perle rare ;
- de mon stress face à tout ce travail et cette peur de ne pas arriver au bout ;
- des échanges avec ma famille d'accueil qui a su me comprendre et m'écouter ;
- de la neige, des paysages, du froid, des recettes végétariennes ;
- des moments passés avec Marie-Pier et ses copines, avec Christine qui rêve encore de France, avec toutes ces personnes qui ont marqué cette aventure.
- des encouragements de ceux qui se reconnaîtront et qui m'ont poussée à vivre cette aventure même si le choix final n'appartenait qu'à moi. J'aurais bien eu tort de ne pas saisir cette chance!
- de mon long parcours avant de réussir ce concours EJE ;
- de ces "presque deux ans" de cette formation intense ;
- des événements plus ou moins tristes qui ont marqué ces dernières années ;
- de tellement de choses qu'un livre ne suffirait pas pour tout vous raconter!

Et puis, ce soir, j'ai décidé de faire léger alors je vais m'arrêter là. Et comme je n'ai pas envie que cet article soit le dernier, ça m'arrange bien.

Bises à tous ceux qui me lisent et qui lisent les articles des autres vadrouilleuses :-)

A bientôt!

Sonia





dimanche 27 avril 2014

Munich, ville de contraste (Virginie)

La semaine dernière les deux premiers jours se sont déroulés auprès des enfants (lundi et mardi), avant de se poursuivre par deux autres jours de konzeptionstag (mercredi et jeudi). Elle s'est terminée par un week-end de quatre jours que j'aurais souhaité aussi studieux que nuageux. Mais j'ai profité de ce temps parsemé d'éclairci et de pluie, pour me reposer et récupérer un peu. J'ai donc choisi d'écrire un article sur les deux semaines qui viennent de s'écouler.

Depuis mon retour sur le stage, et voyant la fin se rapprocher, j'ai décidé de changer de rythme en me mettant davantage en jeu. Coraline et Daniel me laissent beaucoup de place et de liberté d'actions, tout en veillant à ce que je conserve ma place de stagiaire, et ce, malgré le manque parfois de personnel. Ils sont à l'écoute et m'encouragent dans mes décisions et mes actes. Ils répondent présents lorsque j'ai des questions et continuent à partager leur bonne humeur. J'apprécie beaucoup de travailler dans ce climat dans lequel je me sens à l'aise et qui participe à ma motivation.

Le pique-nique prévu en début de semaine dernière (mardi), n'a pas pu se faire, étant donné le temps et surtout le froid. Il est même tombé des flocons à plusieurs reprises. Nous avons alors décidé de pique-niquer à l'intérieur. Nous nous sommes installés sur le spielburg, après avoir ôtées les mousses et mis des plaids à la place. Les enfants ont apprécié ce moment hors du commun et inattendu !

Suite aux observations des enfants, nous avions constaté qu'ils se lavaient les mains régulièrement. Cependant, nous avons remarqué qu'ils ne le faisaient pas correctement pour autant. Or, en première année, une de mes collègues de promotion m'avait partagée une manière ludique d'aborder le lavage des mains. Il s'agit de mimer des animaux. Je l'ai alors proposé spontanément aux enfants, afin d'éveiller leur curiosité et leur envie. Cependant, à leur engouement, j'ai réalisé que je venais de m'engager à mener une activité. Je me devais alors d'aller jusqu'au bout de cette proposition. J'en ai parlé avec Daniel et Coraline, avant mon retour en France il y a trois semaines, ainsi qu'à la directrice (moins présente sur le groupe), en expliquant que je souhaitais que cela devienne un des projets que je mettrai en place sur le groupe.
Les enfants s'en sont saisis et grâce à leur intérêt, il s'avère que cette activité a obtenu un réel succès.



















































Mercredi et jeudi étaient jours de konzeptionstag. Comme convenu, j'ai pu y participer. Il y a tant à en dire ! Je vais essayer de résumer les idées principales.
Cette réunion s'est déroulée au nord de la ville, dans une salle réservée à cet effet. Nous devions être une quarantaine, installés autour de tables disposées en U, dont les deux rangées étaient relativement proches. De cette façon, la responsable pédagogique qui menait cette rencontre en Allemand, pouvait circuler et se trouver près de nous. Cette disposition facilitait en outre la communication. Aussi, deux personnes étaient chargées de faire la traduction. Une personne traduisait en Anglais et une autre en français, selon la rangée où elle était placée.

Au programme:
Comme vous pouvez le constater, servir le café est une tâche réservée aux stagiaires ^^
Au cours de la première matinée, les questions autour de la communication, en particulier concernant l'organisation au sein des structures et le partenariat avec les parents, ont été abordées :
- des sortes de délégués (de chaque langue) ont été élus aux seins des équipes, dans chacune des structures. Cette décision a pour objectif de pallier aux problèmes de communication, en nommant une personne responsable des informations à faire circuler, entre la direction et l'équipe (communication descendante). Les personnes élues deviendront aussi le porte-parole de l'équipe en faisant remonter les difficultés, potentiellement sources de conflits, auprès de la direction (communication ascendante). Ce statut particulier peut être intéressant, dans la mesure où il implique de conserver une attitude d'écoute objective et distanciée.
- puis dans un deuxième temps, le sujet sur la communication entre les parents et l'équipe m'a permis de réaliser que je n'avais pas rencontrer cette problématique sur mon lieu de stage. Un certain nombre de difficultés rencontrées sur les différentes structures ont été abordées, dont le manque d'estime envers certains professionnels.
Selon les mentalités allemandes, plutôt traditionalistes et conservatrices, et du fait que ce soit une structure privée, le métier d'éducateur serait peu estimé de quelques parents.
Les débats et travaux de groupe sur ce sujet (structures et langues mélangées), ont mené à la conclusion suivante : chacun a ses responsabilités même si les torts sont partagés. Néanmoins, en tant que professionnel, nous nous devons de nous remettre en question et le changement doit d'abord venir de nous. Nous devons avoir la bonne posture (distance émotionnelle), vis à vis des parents et de l'équipe. Nous devons rester fidèle à nous-même (valeurs), être authentique (identité) et nous respecter pour être respecté. De plus, la transparence, l'écoute active et le renforcement positif semblent faire partis des clés d'une bonne communication avec la diplomatie et l'empathie. Tout ceci, en se conformant à ses connaissances et au projet pédagogique. Dans le cas où les échanges restent stériles, il est possible de faire appel à la hiérarchie qui pourra jouer un rôle de tiers ou bien de médiateur si cela s'avère nécessaire.

Dans l'après-midi, un éducateur sportif est venu nous parler d'éveil corporel et de psychomotricité. Il est intervenu avec beaucoup d'humour. C'était très instructif. Il a donné plusieurs définitions à la psychomotricité et l'a mise en lien avec un grand nombre de mots tels que :
  • mouvement → vie, apprentissage
  • développement → environnements, expérimentation, accompagnement
  • autonomie → sécurité, libre-action
Il a affirmé que la psychomotricité n'était pas un sport. Elle peut se pratiquer à tout instant et est accessible à tout le monde. A travers le mouvement et le jeu, elle représente un moyen éducatif. Un proverbe africain qu'il a employé, illustre assez bien sa pédagogie :
« l'herbe ne pousse pas plus vite en tirant dessus »
Aussi la psychomotricité permet d'observer l'enfant pour voir où il se situe dans son développement. Elle met en évidence l'interaction entre le psychique (cognitif, émotion...) et la motricité (mouvement qui exerce une influence sur le cognitif, le social...), comme par exemple nos gestes, nos expressions corporelles qui traduisent nos émotions.
Il a poursuivi en disant que tout le monde était trop "quelque chose". Ainsi, il serait normal que personne ne le soit ! 

Nous sommes tous différents et en cela nous ne pouvons être égaux. (référence au système éducatif)

Pour finir, il en est venu à parler du chaos. L'ordre est le chaos sont relatifs. Nous avons chacun nos logiques, nos limites, nos conceptions et représentations. Suite à ces apports théoriques, nous sommes passés aux exercices pratiques. Ces expériences nous ont permis de faire du lien. De plus, nous nous sommes amusés comme de vrais enfants. Une intervention comme on les aime à l'IRTS !

Pour clore cette première journée, nous étions tous conviés au bowling, afin de nous réunir autour d'une activité, d'une boisson et d'un repas.

Le lendemain matin, nous avons réfléchi en groupe, sur les « compétences de base ». Cela pourrait s'apparenter à des analyses de pratiques. Pour rappel (cf article du 29 mars), les structures qui accueillent les enfants avant l'âge de 7 ans, soit l'entrée à l'école, doivent se référer au PEB (Plan d’Éducation Bavarois). Nous avons poursuivi ce qui avait été commencé lors des précédents konzeptionstag. Le thème de ce jour était les responsabilités (de l'éducateur et des enfants) :
- responsabilité de ses actes, 
- responsabilités face aux autres enfants 
- et responsabilités vis à vis de l'environnement.

Pour finir cette matinée, nous avons conclu avec les notions de co-construction et d'intersubjectivité avant de faire un bilan sur ce que nous avions vu, et d'effectuer un tour de table. 
De retour dans nos structures respectives, l'après-midi devait servir à réaliser des réunions, travailler sur les porte-folio, etc...


Pendant ma présence en France, un après-midi, les parents étaient venus confectionner des paniers avec leur enfant pour préparer la fête de Pâques.


Au retour de ce long week-end, nous avons fêté Pâques avec les enfants. Pour cela nous avons quelques peu modifier l'organisation de la journée. Des ateliers étaient proposés dans les deux groupes et les enfants pouvaient choisir ce qu'ils souhaitaient faire. Diverses activités de manipulation ont été réalisées par les enfants, comme du collage (différentes textures et matières), du découpage et autres, au libre choix des enfants... Mais une de ces activités a attiré mon attention et occupé la plupart des enfants. La coloration des œufs de Pâques ! A mon plus grand étonnement, les coquilles d'œufs étaient blanches. La maîtresse de maison avait cuit les œufs au préalable, afin que nous puissions réaliser cette activité. Comme le montre les photos suivantes, les œufs sont trempées durant quelques minutes dans un mélange d'eau, de vinaigre et de colorant prévu à cet effet.
le matériel : verre doseur, vinaigre, eau, colorant, récipients, œufs



Afin de permettre un retour au calme après cette matinée aux activités décloisonnées, nous avons fait un mongenkreis collectif avant de passer à table dans le calme. Au réveil, nous sommes allés chercher les œufs déposés dans le parc par le lapin (et non les cloches). Enfin, nous avons terminé cette journée par un goûter où tous les enfants étaient réunis dans le jardin.

Traditions de Pâques en Allemagne

ÉCRIT PAR FRAU SEBILLAUD ON 27 MARS 2013.
[...]Le lapin de Pâques symbolise l'abondance et la fertilité. C'est en Allemagne qu'on associa pour la première fois le lapin de Pâques avec les oeufs de Pâques pour célébrer le printemps. La veille du dimanche de Pâques, les enfants confectionnent un nid de paille ou de mousse puis le cachent dans le jardin ou dans la maison. On y dépose la plupart du temps une carotte pour attirer le lièvre de Pâques (Osterhase) qui apportera des oeufs en chocolat, du sucre ou du massepain, parfois même des jouets pour les plus chanceux. Il fera sa tournée toute la nuit. Dès le lendemain matin, les enfants partent à la chasse aux oeufs ! 
http://www.col-drulingen.ac-strasbourg.fr/index.php/langues/allemand/168-traditions-de-paques-en-allemagne

En cette deuxième semaine, le soleil s'est fait moins timide, et les températures plus douces. Nous avons donc terminé la semaine sur une note plus que printanière, ce qui nous a permis de faire des balades et jeux au parc, des éveils corporels et des goûters dans le jardin...
Toutefois, le temps reste capricieux et d'un jour à l'autre, nous passons du beau temps à la pluie et au froid!

Ce week-end a débuté le Frühlingsfest (fête de la bière et du printemps), sorte de mini oktoberfest. 





















Cet événement dure une quinzaine de jours. Pour plus, d'informations, voir ce lien:
http://voyages.ideoz.fr/fruhlingsfest-fete-biere-munich-muenchen/

Pour terminer cet article, certains ont du entendre parler de Munich aux informations ces derniers temps. Alors que les Bavarois sont traditionalistes et conservateurs, comme je l'ai déjà évoqué à de nombreuses reprises, une loi qui autorise le nudisme dans certains parcs vient d'être votée!

La fin du stage arrive rapidement. Pour moi, cela se terminera le 9 mai. Il ne me reste donc plus beaucoup de temps, ni d'articles à écrire...
A bientôt pour suivre la fin de mes aventures

Les temps de sieste

Bonjour à tous !

Encore un temps magnifique ce week end : pas un nuage et 20°C ;)

Je reviens d’un brunch délicieux avec une bonne partie de l’équipe de Trilingua, c’était super sympa et surtout un bel exemple de communication professionnelle informelle ^^

Il ne me reste déjà plus que trois semaines de stage ! J’ai l’impression que le temps file entre mes doigts car il y a encore beaucoup de choses que je n’ai pas eu le temps de faire, voir.

Concernant les articles sur le blog, étant donné que je vous ai déjà assez détaillé l’organisation et le déroulement de la journée de chaque département, et que je n’ai plus de véritables « découvertes » à faire partager, je ne ferai plus que de petits articles avec un thème précis.
Aujourd’hui par exemple, je voulais m’attarder davantage sur le temps de sieste qui, dans chaque département, m’a posé question. J’aurai certainement eu beaucoup à faire ici pour un dossier santé.

La sieste du côté JUNGLE :
Juste après manger, les enfants sont appelés à se déshabiller et à aller aux toilettes. Puis, les plus grands (5-6 ans) vont faire un temps calme de 30 minutes tandis que les plus petits (3 – 4 ans) se dirigent dans la salle de sieste.

La sieste du côté FOREST :
Comme je vous l’avais dit, c’est ici que je m’étais le plus étonné car en réalité très peu d’enfants dorment chez Forest. Pour ceux qui le font cela ne dure rarement plus de 30 - 45 minutes. On m’avait expliqué que beaucoup de parents préféraient que leur enfant ne dorme pas pour éviter qu’il soit hyperactif. Dans ce département il y a des enfants de 6 ans qui n’ont plus forcément besoin de faire la sieste mais il y a aussi quelques enfants de 1 an et quelques mois seulement.

La sieste du côté SAVANNAH :
Alors là, c’est la première fois que je vois cela (peut être que certains d’entre vous ont déjà vu ça en France mais moi non) : Lorsque l’on rentre du parc le matin, les enfants sont changés pour les plus petits et les plus grands vont aux toilettes ou sur le pot. Ensuite, ils se rendent directement dans la salle où l’on prend le repas, sans leur pantalon, déjà prêts pour la sieste. A la fin du repas ils vont directement dans la salle de sieste. Ici les enfants dorment tous (bien que l’un d’entre eux est réveillé tous les jours au bout d’1h30  à la demande des parents).  On m’a expliqué qu’on enlève le pantalon de tous les enfants afin de savoir où l’on en est dans les changes après la sieste.

Ce qui est commun à tous ces départements :

- Il n’y a aucune transition entre le repas et la sieste, ni de temps calme.

Chez Savannah, particulièrement, je me suis posé cette question car il me semble qu’un temps de change peut suffire pour créer un temps de transition si l’équipe ne dispose pas de temps pour mettre autre chose en place : l’enfant est préparé à aller à la sieste, c’est un moment d’échange avec le professionnel, un moment privilégié pendant lequel il peut découvrir le plaisir de prendre soin de lui, d’être propre. Et puis, c’est personnel, mais cela me dérange un peu de les voir manger les jambes nues car il peut faire un peu froid et les plus petits  se mettent de la nourriture sur les jambes.

- Dans chacune des salles de sieste des 3 départements, les enfants s’endorment au son d’une chanson de musique classique, chacun la sienne mais c’est toujours la même chanson.
Les deux groupes de Savannah n’ont pas la même chanson. Cette musique tourne en boucle jusqu’à la fin de la sieste et je trouve également qu’elle est un peu forte, ce n’est pas juste un fond de musique (et c‘est une sourde qui vous le dit ^^). J’en ai discuté avec l’une des anciennes stagiaires qui était là le week-end dernier. Elle m’a raconté que lorsqu’elle était en stage, elle s’était retrouvée seule dans la salle de sieste et avait voulu changer la musique (pour mettre une autre chanson du même CD, donc elle ne mettait pas un style musical totalement opposé). Une professionnelle est arrivée aussitôt pour remettre la chanson précédente, sans un mot. Lorsque la stagiaire lui a demandé pourquoi on lui a répondu que c’était comme ça.

En plus de la question du temps de transition entre le repas et la sieste, j’ai relevé cette « obsession » pour l’hyperactivité. En Suède, il est « interdit de donner du sucre à un enfant plus d’une fois par semaine » (je cite une des professionnelles de l’équipe côté Forest) pour ne pas le rendre hyperactif. Pour la même raison, on préfère que les enfants ne dorment pas ou pas trop durant la journée.

Et si je fais un parallèle avec cette fameuse surexposition (supposée, je ne prétend pas que cela concerne tous les enfants) des enfants aux écrans que j’ai observé ici, c’est assez intéressant car des études ont prouvé que regarder un écran trop longtemps et régulièrement pour un jeune enfant pouvait entraîner une hyperactivité (en plus de nombreux autres risques). Mais cela, par contre, je n’en ai jamais entendu parler ici.
De même, le manque de sommeil pour les jeunes enfants peut être mis en cause concernant l’hyperactivité. Et nous savons qu’un enfant fatigué est plus facilement « grognon », de mauvaise humeur (comme nous tous j’ai envie de dire).

En revanche, je reconnais que chez Savannah le temps de sieste se déroule très bien. Quelques enfants mettent longtemps à s'endormir mais ils dorment tous et se réveillent en général à 14h00 (le début de la sieste étant à 12h00).

La semaine à venir va encore être légère car jeudi est férié et comme je vous l’ai expliqué la dernière fois, la structure fermera dès mercredi à 14h30 (en plus j’ai changé mon jour off pour le vendredi he he).


Sur ce, bonne fin de week-end et bonne semaine à tous !

jeudi 24 avril 2014

Rencontre intergénérationnelle - "L'amitié n'a pas d'âge" (Maud)

J'ai eu la chance de participer à une rencontre entre personnes âgées ("ainés") et enfants. L'idée de base est la rencontre et le partage entre deux générations opposées au niveau de l'age. Le projet me plaisait beaucoup, et ce moment n'a fait que confirmer mon intêret pour ce genre de situation.

Il s'agissait d'une rencontre organisée par la bibliothèque du quartier au sein de l'ACHIM (Alternatives Communautaires d'Habitation et d'Intervention de Milieu -> Services et centre pour personnes agées). Ce moment a eu lieu début avril en l'honneur de "la semaine des Ainés" à Montréal, dans le but de privilégier un temps entre personnes agées et enfants autour d'une "heure du conte" mise en place par la jeune bibliothécaire étant à l'origine du projet. 
Nous étions avec deux groupes d'enfants de 4/5 ans, deux educatrices et moi meme. 


La conteuse raconte deux histoires avec deux livres comme supports. Les enfants et les éducatrices étaient assis au sol, et les ainés (volontaires) juste derrière sur des chaises. Ils devaient être une 12aine. Tout le monde est a proximité dans la même salle.


Certains enfants connaissaient déjà la première histoire (Hansel et Gretel, revisité par un illustrateur tout en noir et blanc), et leur remarques spontanées et leurs réactions "innocentes" rendaient les ainés tout (sou)rire. 
Le réel moment de partage entre les eux générations s'est fait après les contes, où il a été proposé une activité-dessin où ainés et enfants se sont retrouvés à la meme table (toujours basé sur le volontariat). En lien avec le conte d'Hansel et Gretel la conteuse-bibliothecaire a proposé aux enfants un coloriage de la-maison-en-sucre-et-gateaux-et-bonbons-et-caramels-et-chantilly. J'ai pu voir les enfants solliciter les personnes agées assez rapidement et de manière directe : "dis, tu m'aides avec le bleu, je vais pas le finir toute seule!" (Maggy, 5 ans). Du coup, il n'était pas rare de les voir colorier à 4 mains sur un même dessin. Certains ainés préféraient seulement discuter, d'autres participaient, et certains observaient et partagaient avec nous, éducatrices, "vous avez un bon p'tit gang, ils sont bien vifs ca fait plaisir à voir" (Josiane, et on taira son age ;)). Une était franchement émue et heureuse de ce moment "Je refais un tour dans ma jeunesse avec vos petits. Ca doit bien faire 30 ans que je n'ai pas utilisé de crayons de couleur". Il faut dire que les enfants étaient vraiment ouverts et participants du début à la fin. 


En tout nous sommes restés une grosse heure à l'ACHIM où je me suis regalée a rester en mode observation et à voir les echanges entre tout ce petit monde. Mais j'ai aussi pu parler avec des personnes interessées par mon métier, ce que je faisais avec les enfants, ou qui parlaient tout simplement de leur ressenti sur le moment. 
J'ai vu un sentiment de respect mutuel entre les enfants et les ainés, et l'interet de la démarche m'est apparue évidente. 

Je suis repartie de cette "heure intergénérationnelle" avec l'idée dans un coin de ma tête de retranscrire un projet similaire en France. Je pense que cela doit être faisable avec des enfants de 3 ans prêts a rentrer a l'école chez nous. 
J'ai déjà vu cela au niveau des écoles il me semble, mais je n'étais pas allée creuser dans la démarche. Cela ne m'a pas l'air trop compliqué a mettre en place du moment où les partenariats sont existants (ou si les institutions sont ouvertes à l'idée). Je suis peut-être naïve, mais j'ai envie de croire que non :)

Bref, j'ai adoré ce que j'ai vu, entendu, et observé durant cette heure de partage.




Maud

lundi 21 avril 2014

Joyeuses Pâques - Happy Easter - Glad Påsk

Week-end de Pâques très ensoleillé pour moi, un vrai plaisir ! Je redécouvre la ville, elle a changé du tout au tout en deux mois  et c’est pas peu dire :



A mon arrivée tout était gris et triste, et aujourd’hui on a un beau soleil et les mouettes font un raffut incroyable :) les gens eux-mêmes sont plus souriants et les rues s’animent. Si je peux me permettre une petite suggestion : ce stage à l’étranger devrait se faire de Mars à Juin ! Non je plaisante. Assister à ce changement de saison est formidable, c’est tout à fait représentatif de la vie suédoise. Mais j’aime tellement mieux la ville comme ça !









Comme vous le savez, après 5 semaines de stage je suis revenue en France pour une semaine. Une semaine qui m’a permis de retrouver famille, amis mais aussi l’IRTS et ma promo et surtout le soleil ! Après cette semaine j’ai pu profiter d’une semaine de vacances à Stockholm. Avec toutes ces visites j’ai beaucoup de choses à vous faire partager.

Gamla Stan (Vieille ville):



Restaurant viking, un grand moment:



Le fameux musée VASA, impressionnant ! 



 Je m’y suis rendue en bateau :

Un parc d'attraction au bord de l'eau, ouvert depuis hier pour tout l'été 





Une autre sortie en bateau pour aller sur l’île de Drottningholm où réside officiellement la famille royale depuis 30 ans:

 Vue sur la vieille ville

 The City Hall - l'hôtel de ville



La résidence royale



Après une pause de deux semaines dans le stage il était temps d’y retourner ! Mes nouvelles colocs étant les nouvelles stagiaires EJE de la structure, j’ai eu quelques informations sur ce qui s’était passé durant mon absence. Et ce fut mouvementé, visiblement !
Le seul homme de la structure, EJE de formation, qui était d’ailleurs censé être mon tuteur du côté SAVANNAH, a quitté son poste alors que je n’étais pas là. Mes premiers jours dans ce département ont donc révélé une ambiance tendue et des bouleversements dans l’organisation et le quotidien. Il faut savoir que dans le même temps, une autre personne est partie en congé maternité. Le départ de deux personnes dans l’équipe a entraîné d’autres changements : deux enfants sont partis du côté JUNGLE car leur accueil était trop compliqué dans ces conditions pour l’équipe de Savannah. L’un des deux enfants est une petite fille présentant des troubles du comportement, chez qui ce brusque changement a provoqué de violentes réactions. Chez Jungle elle est accueillie par une seule personne qui a dû abandonner son groupe de références pour se consacrer à elle uniquement. L’équipe et la direction doit maintenant réfléchir à un moyen d’accueillir au mieux cette enfant et de soulager la professionnelle qui éprouve beaucoup de difficultés.

Je suis donc arrivée au beau milieu de tout cela, dans le département des plus petits. Savannah accueille une vingtaine d’enfants ayant entre 1 an et 3 ans. Il s’agit d’un accueil bilingue Français et Anglais (et non suédois). L’équipe est composée de 5 personnes et accueille actuellement deux stagiaires EJE : moi-même et ma coloc’ en 1ère année. Nous suivons toutes deux un groupe différent pour éviter d’être constamment l’une avec l’autre. J’ai demandé à rester chez Savannah jusqu’à la fin du stage, je pense que ce sera plus facile pour moi de ne plus changer de département.
Finalement la professionnelle référente pour moi est une EJE ayant obtenu son diplôme en 2012 et qui a travaillé en Angleterre avant d’arriver ici en Janvier 2014. La personne qui travaille avec elle dans son groupe n’est là que depuis deux semaines.
Les journées chez Savannah se présentent de la même façon que chez Jungle. Je retrouve ici les petits frères et petites sœurs des plus grands justement. Les réunions de cette équipe ont lieu le lundi alors je vais certainement échanger mon jour off avec le vendredi afin d’y assister.

J’ai très vite pu poser mes conditions, et facilement. L’équipe sait pourquoi je suis là, pour quel type de stage, ce qui n’avait pas été évident chez Jungle ni même chez Forest où je ne suis restée que 3 jours.
Très vite on m’a également fait confiance et intégrer dans les routines. Dès le deuxième jour j’ai pu passer le repas seule a une table avec  5 enfants. Ma tutrice étant évidemment à la table d’à côté. Je participe également à tous les temps de sieste, ce que je n’ai jamais fait dans les autres départements.
Tous les enfants font la sieste chez Savannah. Chaque groupe à sa propre salle de sieste et les enfants ont leur matelas respectif ainsi qu’une couverture personnelle qui sert aussi de doudou. Ils s’endorment en écoutant une chanson de musique classique (toujours la même et en boucle). Le premier soir je me suis endormie avec cette chanson dans la tête !!

Le mercredi matin c’est l’activité musique avec Marco, un musicien colombien. J’ai vraiment pris plaisir à ce moment ! Les enfants peuvent jouer des instruments (flûtes, tambour, …) et Marco les sollicite tous, les appelle par leur prénom. Même les plus petits participent alors que ce n’était que la 1ère ou 2ème fois pour certains.
Cette première semaine est passé très vite car en Suède le Vendredi précédent pâques est férié et généralement, toutes les veilles de jours fériés sont considérées comme tel. Concernant Trilingua, les employés ont droit à l’après midi. Ainsi, j’ai fini ma semaine Jeudi à 14h30 pour ne reprendre que demain ! Comme des vacances :D

Par la même occasion, j’ai appris que la structure ferme au mois de Juillet et non au moins d’Août comme on le voit généralement en France.

En parlant de Pâques, voici comment cet événement est célébré ici :

Les suédois achètent des bouquets de plumes colorés pour décorer leur maison


Dans les rues on croise des enfants déguisés en sorcière, les "Påskkäringar" (littéralement les sorcières de pâques), affublées de châles et de longues jupes, elles portent parfois une cafetière dans laquelle on peut glisser quelques bonbons ou quelques pièces. Selon cette superstition populaire, lors des fêtes de Pâques, les sorcières dansent avec le Diable. Lorsque j’étais au parc avec mon groupe de Savannah mercredi, j’ai vu les enfants de chez Forest déguisés pour l’occasion. Les enfants français étaient déguisés en lapin tandis que les enfants suédois étaient des sorcières. Pour cela on sa maquille le visage : joue rose et fausses taches de rousseur. Plus d’explications ici :  http://www.gralon.net/articles/commerce-et-societe/services/article-paques-en-suede---superstitions-et-traditions-8142.htm

D’ailleurs, mercredi nous avons eu le droit au repas de Pâques qui est le même que le repas de noël parait-il : boulettes de viandes (les fameuses köttbullar, le jour où il y en a au menu est le jour où il n’y a pas de restes ^^), saumon, saucisses.

Pour clôturer cet article, voici quelques photos prises lors de ce long et beau week end:




Vue de la tour Katarinahissen






 Un temps à faire la sieste!








J’ai eu la chance de passer ce week-end entourée d’étudiants EJE, les anciens stagiaires de Trilingua venus pour les vacances : deux en deuxième année et une en troisième année. Les EJE sont partout, all around the world ;)


A bientôt !

vendredi 18 avril 2014

Petit lexique du "français à la québécoise", quand on aurait bien besoin d'un décodeur (Maud)

C'est le fun = c'est VRAIMENT cool
P'tit pit = enfant/gamin (familier)
Tannant (il est...) = fatiguant, usant
Tanné (je suis...) = fatigué, "claqué"
A tantôt = tout à l'heure (avant ou après)
C'est plate = c'est ennuyeux 
Ma job = mon boulot
La glissoire = le toboggan
Gaz = essence 
Y'a pas de trouble = y'a pas de problème 
Calisse = c'est notre "merde" à nous 
Tuque = bonnet
Chandail = pull, haut
Camisole = débardeur (ça m'a valu une belle scène avec un enfant ça aussi "pourquoi t'es jamais avec une camisole toi?" "Euh jte demande pardon Alphonse?")
Veste = gilet
Souliers = chaussures 
Bobette = culotte 
Bas = chaussettes  
Chaussettes = chaussons 
T'es fine = t'es bien, t'es douée, t'es sympa (la première fois j'ai cru qu'on parlait de ma silhouette, je les trouvais pas gênés les canadiens)
Toutou = peluche
Doudou = couverture
Piger = piocher
Aiguiser = tailler (un crayon)
Efface = gomme
Gomme = chewing-gum
Bienvenue = de rien (mais bienvenue égal aussi bienvenue...)
Je suis correct, c'est correct, (prononcé "corek") = ça va je suis bien, je gère, c'est bien, c'est cool (oui, tout ça)
Chicaner = chamailler, embêter 
Pogner = chicaner ;)
"Arrête de niaiser" = arrête de faire n'importe quoi 
Niaiseries = bêtises 
Déjeuner = petit-déjeuner
Diner = déjeuner
Souper = dîner 
Goberge = surimi
Canne = boîte de conserve 
Ouate = coton
Magané = usé, abîmé 
Char = voiture 
Barrer/débarrer = ouvrir/fermer (un char par exemple)
S'cusez = pardon
La salle de bain = les toilettes
Choke comme "y'a choké la soirée" = il a laissé tomber la soirée 
Pitoune = belle fille 
Les aînés = personnes âgées 
"Les beautés désespérées" = "desperate housewives" !

Tu peux tu, tu viens tu, tu as tu, tu sors tu, tu fais tu... Le règne du "tu" !!!

Il faut parler en pieds et en pouces et non en mètres et centimètres, en livres et non en kg, en taille de vetements 4/6/8 et non 36/38/40, et en pointure 8/9/10 et non en 39/40/41




Anglicismes qu'on entend tout le temps :
Oh Boy !
Whatever
Anyway
Let's go
Ça "matche"
That's it that's all 

Idées reçues des québécois a notre encontre :
Les français(es) portent tous des bérets 
Les poils aux aisselles sont monnaie courante chez les françaises (!)
Prendre une douche est en option 
Les hommes français sont tous grands 
Et la collector... : On peut demander dans les villages français à faire remplir notre bouteille... de vin (et ce, gratuitement bien sûr!)


Bon week-end de Pâques à tous ! :D

Maud

Petite semaine dans le département anglophone (Cérina)

Bonjour à tous!

 Cela fait très longtemps que je n’ai pas écrit de nouvel article. Je vous ai laissé en expliquant que ma dernière semaine de stage avant mon retour en France se déroulerait dans le département anglophone Forest. Je comptais décrire ce que j’allais découvrir dans ce département le vendredi, veille de mon départ, mais j’étais malade. Les joies de la vie à Stockholm !!!
Bref, une fois en France, de retour à l’IRTS, je n’ai pas eu le temps. J’ai donc deux articles à écrire, mais pour aujourd’hui celui-là suffira.

Chez Forest il y a environ 20 enfants, entre 1 an et 6 ans. Ils sont donc, le plus souvent, répartis dans deux groupes. Lors de cette petite semaine j’ai suivi le groupe des plus petits (1 – 2 ans et demi).
Dès mon arrivée, j’ai noté un vrai changement d’ambiance comparé à Jungle. C’est très calme et les enfants m’ont tout de suite dit « Hej hej » avec un petit signe de la main. Ils se sont montrés beaucoup plus curieux par ma présence.  Ces petites choses s’expliquent sans doute par le fait que l’équipe, composée de 5 anglophones, est la même depuis un moment, les enfants y sont donc habitués et voient moins souvent de nouvelles personnes que dans les autres départements. Du moins, c’est comme cela que je m’explique cette différence.
L’organisation de la journée est sensiblement la même si ce n’est que le groupe des plus petits mange dès 10h30/45 !!!! Pour moi c’est très dur de manger aussi tôt et ensuite de tenir tout le reste de la journée.

Ce qui est particulier dans ce département c’est que le temps de sieste ne dure rarement plus de 30 minutes. Les enfants dorment très peu. Pour beaucoup, ce sont les parents qui préfèrent qu’ils ne dorment pas pour éviter qu’ils « deviennent hyper-actifs » et ce peu importe l’âge de l’enfant (que ce soit 1 an ou plus). D’ailleurs, on m’a expliqué que c’est pour la même raison que les activités cuisine (principalement faire un gâteau avec les enfants) doivent se faire sans sucre. Lorsque l’équipe dit aux parents que les enfants ont faits et mangés un gâteau, la première question posée est « Il y avait du sucre ?! ». Que devons-nous comprendre alors ? Que la « tradition » des bonbons du samedi matin est le seul moment où les enfants ont « le droit d’être hyper-actifs » ?! C’est un peu déroutant tout ça.

Cette petite semaine tout en anglais m’a fait réaliser à quel point il peut être frustrant d’être au contact des enfants sans pouvoir verbaliser aussi aisément qu’on le ferait avec notre langue maternelle. Expliquer ceci ou cela devient très vite difficile lorsque l’on est limité en vocabulaire. Mais c’était une autre semaine intéressante, avec une équipe sympathique : une française, une estonienne, une états-uniennes et deux sud-américaines (désolé je ne me rappelle plus leurs pays d’origines).
Le mardi soir j’ai été invitée à rejoindre l’équipe ainsi que des membres des deux autres équipes au restaurant jamaïcain (oui en Suède, original!), c'était très sympathique.

C’est tout ce que je peux dire sur ce département.

Je voudrais faire un petit point sur le commentaire suivant car je pense que vous êtes plusieurs à vous poser la question :
« Anonyme 27 mars 2014 08:08
Il y aurait tellement de choses à dire et à débattre! Merci pour toutes ces infos, votre article est encore une fois très riche.
Par contre, je reste sur ma faim concernant le projet initial qui vous avait amenée à aller en Suède... qu'en est-il alors de la question du genre? Il ne me semble pas que vous ayez développé cette question plus que ça... est-ce que vous le percevez au quotidien? ou n'est-ce pas aussi important que cela? Nous aurons l'occasion d'en discuter à votre retour mais ce serait intéressant que vous fassiez un point dessus pour votre prochain article.. non? Merci Cérina pour ce partage! A bientôt,
Nathalie C. de l'IRTS ;) »

Effectivement, j’ai beaucoup entendu parler de la Suède comme étant un pays dans lequel la promotion de l’égalité des sexes se fait même dans les écoles, dès le plus jeune âge. J’étais très intéressé par cela et également pas la pédagogie neutre mise en avant par l’école EGALIA (l'équipe utilise un pronom neutre pour désigner les enfants et toute chose ou personne dont on ne connait pas le genre, cela dans le but de permettre à l'enfant de ne pas être enfermé dans son sexe biologique, de choisir son genre). Voici un article très intéressant à ce sujet, si vous avez le temps : http://www.courrierinternational.com/article/2012/03/01/l-egalite-des-sexes-des-le-plus-jeune-age

Malheureusement, je n’ai rien noté de particulier quant à la question du genre, du moins chez Trilingua. En tout cas, il est vrai que ce n’est pas ici que l’on pourrait s’offusquer à la vue d’un petit garçon portant du rose et se déguisant en princesse, de même pour les petites filles qui jouent aux pirates. D’ailleurs, lors du mardi gras, une petite fille de chez Jungle est venue déguisée en Batman !
Hier matin, j’étais au parc avec les enfants de l’équipe Savannah et c’est la première fois que j’y ai vus les enfants et l’équipe de cette fameuse école Egalia. Malheureusement ils sont arrivés alors que l’on partait, j’espère les y revoir pour observer la façon dont les professionnels  s’adressent aux enfants (même si ce sera sans doute en suédois).

Quant à mes observations personnelles en dehors du lieu de stage, il y a tout de même quelques petites choses à dire …

Il n’est pas rare de croiser des groupes de pères à Stockholm, se baladant poussette à bout de bras. On les croise beaucoup dans les parcs publics avec leurs enfants. Il faut savoir qu’en Suède, le régime de congé parental  est souple et plutôt généreux, afin de préserver l’égalité homme/femme au travail :
« La Suède a un régime de congé parental souple et hautement développé qui permet et encourage les deux parents à passer du temps avec leurs enfants. La mère et le père ont droit ensemble à un total cumulé de 16 mois de congés payés par enfant. 13 de ces mois sont rémunérés à 80 % du revenu le plus récent, jusqu’à un plafond d’environ 440 000 couronnes suédoises (€51100) par an en 2011, les trois mois restants étant rémunérés à un taux fixe de 180 couronnes suédoises (€21) par jour.
Chaque parent a un droit personnel, non-transférable, de deux mois de congé parental rémunéré (sur un total de 16 mois). Les 12 mois restants peuvent être partagés librement entre les parents. Le droit d’être absent de son travail à plein temps est limité aux premiers 18 mois de l’enfant. »

Toujours au sujet de cette égalité des sexes, quelques petites anecdotes : les filles, si vous pensez bénéficier de l’entrée ou de la conso gratuite dans les bars et club suédois, oubliez tout de suite ! Les femmes paient, comme les hommes : ) eh oui, l’égalité ça ne marche pas que quand ça nous arrange. De même, un homme ne vous laissera pas passer devant lui dans le bus ou le métro, il ne vous tiendra pas la porte non plus. Bref, si vous aimez la galanterie la Suède n’est pas faite pour vous ^^

J’ai également eu quelques échos sur les couples suédois (à prendre tout de même avec des pincettes pour ne pas faire de généralités) : la femme porte autant de sacs de courses que l’homme, les dépenses du couple sont scrupuleusement divisées par deux, …

De plus, je souhaitais également découvrir si les familles homoparentales étaient respectées au même titre que les autres (comme on le dit si souvent des pays nordiques) mais il se trouve que chez Trilingua, parmi la soixantaine d’enfants accueillis, aucun possède deux papas ou deux mamans et l’équipe n’a pas encore rencontré ce cas de figure.
Bref, pour répondre à votre commentaire Nathalie C. de l’IRTS, je reste moi aussi sur ma faim de ce côté-là …


Je posterai un nouvel article avant la fin de ce long week end et vous dis donc à très bientôt !

Cérina.

PS: après en avoir discuté avec certains à mon retour à l'IRTS voici une photo de ce fameux siège rabattable qui se trouve sur chaque palier de mon immeuble:



Je pensais bêtement qu'il devait être utile lorsque l'on a oublié ses clés et que l'on doit attendre le retour de la ou des personnes avec qui l'ont vit. Ah ah je n'ai tellement pas l'esprit nordique! Il se trouve qu'en réalité il sert tout simplement à se déchausser aisément en hiver, lorsque les chaussures sont pleines de neige et/ou de boue, voila voila.

jeudi 17 avril 2014

La communication parents-professionnels enseignée au Collège Laflèche (Sonia)

Un nouvel article s'impose pour vous offrir un petit aperçu de la communication entre parents et éducateurs enseignée aux étudiants en Techniques d'Education à l'Enfance. 

En mars dernier, j'ai eu le plaisir d'assister à un cours de "Partenariat au travail" avec les étudiants de troisième année. Il était question des mécanismes de défense que l'éducateur peut repérer chez les parents lors de l'accueil. L'objectif de ce cours était de fournir des clés aux étudiants afin d'adopter la bonne attitude face à un comportement spécifique de parent. 

Voici les mécanismes de défense évoqués:

1) La culpabilité
Exemple: un parent qui culpabilise par rapport au comportement de son enfant. 
L'éducateur ne doit pas le culpabiliser davantage. Il s'agit au contraire de valoriser la compétence parentale en disant au parent ce qu'on attend de lui.

2) La projection d'une difficulté de l'enfance
Exemple: un parent qui s'exprimerait en disant "moi aussi j'en ai reçu des claques, moi aussi j'en ai eu de la misère..."
L'éducateur doit être à l'écoute et accueillir le sentiment du parent pour ensuite recentrer le sujet sur l'enfant.

3) L'agressivité
Face à un parent agressif, il s'agit de rester calme et de ne pas hésiter à montrer nos limites. L'éducateur peut rompre la conversation si nécessaire. 
Phrase de l'enseignante: "On enseigne aux autres comment nous traiter"(A méditer...)

4) La séduction
Exemple: un parent qui nous dirait "oh mais toi tu es tellement bonne avec les enfants". On tombe ici dans la flatterie. Face à ce type de parent, la réaction de l'éducateur doit être de le remercier tout en lui rappelant qu'on est payé pour ça. Il importe alors de rappeler le travail en partenariat et de ramener le parent dans la collaboration en lui proposant de chercher ensemble ce qui est le mieux pour son enfant.

5) La fuite
Exemple: quand le parent évite le sujet, quand il est pressé, quand il n'a pas le temps.
L'éducateur doit le valoriser et nommer tout ce qu'il fait de bien.

6) La négation
Exemple: un éducateur souhaitant soulever le problème d'un enfant qui ne mange pas à la garderie et le parent qui répond: "oh mais je ne comprends pas, ce n'est pas possible, il mange à la maison". 
L'éducateur doit s'intéresser à ce que dit le parent et lui demander comment se passent les repas à la maison.

Culpabilité, projection, agressivité, séduction, fuite, négation... c'est bon vous suivez? Surprenant non?
En tout cas, ce qui me questionne c'est cette façon de lister les différents types de parents et les différentes manières de faire. 

Un petit extrait du cours que l'enseignante m'a transmis:



En avril dernier, l'enseignante m'a proposé d'assister à une épreuve orale permettant d'évaluer la capacité des étudiants à communiquer avec le parent. Je remercie d'ailleurs ceux qui ont accepté ma présence et je comprends bien évidemment ceux qui l'ont refusée car la présence d'une personne extérieure rajoute sans doute du stress et peut déstabiliser le candidat. De mon côté, j'ai passé un agréable moment que je qualifierai même de ludique malgré l'enjeu de la situation. L'épreuve orale était une simulation de rencontre de parent entre un(e) étudiant(e) (dans le rôle de l'éducateur/trice) et l'enseignante (dans le rôle du parent). Une situation d'enfant avait au préalable été fournie à l'étudiant et travaillée à l'écrit. Ce qui est ressorti, c'est l'importance de la confiance entre le parent et l'éducateur, la valorisation des compétences parentales et la nécessité d'un partenariat entre le parent et l'éducateur. J'ai d'ailleurs noté cette phrase prononcée par certains étudiants: "vous allez m'aider à aider votre enfant". Ce qui m'interroge en revanche, c'est le système de grille pour évaluer l'étudiant. Cela me donne l'impression qu'il y aurait une manière spécifique de faire et d'être avec le parent, attitude qu'il faut à tout prix respecter pour être un bon éducateur. Malgré tout, j'ai pu en parler avec ma tutrice de stage qui m'a expliqué que ce système de grille et ces mises en scène avaient pour objectif de préparer les étudiants à d'éventuelles difficultés de communication avec les parents. Il s'agit d'acquérir des automatismes pour pouvoir réagir face à telle ou telle situation. Ma tutrice met en avant aussi le fait que les étudiants qui arrivent au Collège Laflèche en Techniques d'Education à l'Enfance sont souvent jeunes et n'ont guère d'expérience, et que ce n'est pas toujours évident lorsqu'on n'a pas encore acquis une certaine maturité. Elle rajoute que dans la vie réelle, on ne fait pas tout au pied de la lettre et on s'adapte.

Voici la grille de correction de l'épreuve orale:




Pour finir, un petit point sur mon stage. J'arrive bientôt à la fin... Mardi dernier, j'ai eu droit de nouveau à une visite de stage. Lynn est venue m'observer en situation. Nous étions en pleine préparation de poulettes de Pâques. Tout s'est bien passé mais cette journée-là m'a paru interminable. J'ai commencé à 8h le matin et j'ai fini à 20h car une réunion a été organisée spécialement pour moi. Mais j'étais malade et très fatiguée. Et puis j'ai vécu après ma visite de stage une situation très stressante avec un enfant qui ne voulait pas mettre ses chaussettes (ses "bas"), qui trouvait son pantalon trop petit, qui ne voulait pas de mon aide et qui a répondu à ma question "Qu'est-ce qui te dérange?" => "Toi!". Bref, je crois que j'ai presque assisté à ce que l'éducatrice appelle le Pic Alpha (quand un enfant est tellement en colère qu'il arrive au sommet de la montagne). Stressée, fatiguée, malade...: j'ai failli pleurer ce jour-là! Bref, une situation à discuter en analyse de pratique. Ma tutrice me dira en plaisantant que cet enfant et moi avons vécu un "choc de cultures". Francine, tu es géniale!
Côté voyage, j'ai eu moins de temps à consacrer aux visites ces dernières semaines mais je suis quand même allée à Montréal et j'ai retrouvé Christine, Maud ainsi qu'un ami d'enfance Jérémie et une copine de chant Elisabeth! Le monde est petit! Je suis allée voir le chansonnier Eric Masson avec Marie-Pier et ses copines. J'ai découvert la cabane à sucre avec ma famille d'accueil, je me suis ressourcée le temps d'une balade au Sanctuaire de Trois-Rivières et j'ai "magasiné"! Et puis je continue mon sport habituel. 
Il a fallu que je tombe malade cette semaine. A force de surmenage, mon corps m'a envoyé une alerte: "Arrête de travailler Sonia!". Mais je résiste, je résiste! Ce soir, je suis allée courir pour soigner le mal par le mal. 
Bon, et puis pour finir, mon copain arrive le 30 avril. J'ai hâte de le retrouver et de partager avec lui la suite de mon aventure. Mais je n'ai pas envie de partir... J'ai rencontré ici des personnes formidables et c'est une valise remplie de souvenirs que je vais ramener avec moi. 
Je prendrai le temps bientôt d'écrire un article un peu plus léger, parce qu'il en faut aussi de cette légèreté qui rend les moments précieux. 
En attendant, je vous laisse avec ces quelques photos:

Motoneige!


Retrouvailles à Montréal avec Maud

Bébé Poupin, le retour!

Création de Bébé Poupin

Création de Bébé Poupin

Mes petites chansons avant la sieste

Concert d'Eric Masson

La tire d'érable

En passant par le Sanctuaire de Trois-Rivières

La neige a fondu au CPE!

La Chasse aux Cocos!


A bientôt, 

Sonia




Voici la grande aventure des 5 EJE VD 12/15 aux quatre coins du monde :
- Cérina en Suède
- Maud et Sonia au Canada
- Sofia en Suisse
- Virginie en Allemagne...

Suivez jour après jour leur nouvelle vie et leur stage auprès des enfants...