Me voilà installée à Trois-Rivières depuis une semaine! Dimanche dernier, c'est sur une note de suspense que j'ai terminé mon article ;-) . En effet, le lendemain j'avais rendez-vous au Collège LaFlèche et j'allais découvrir mon lieu de stage. Et bien, c'est chose faite! Je vais donc tenter de vous faire part de mes découvertes et de mes premières impressions.
Tout d'abord, j'ai été extraordinairement bien accueillie au Collège LaFlèche. Les deux personnes responsables des étudiants étrangers m'ont reçu avec le sourire et avec enthousiasme. J'ai visité les locaux, heureuse de faire la connaissance du personnel et de quelques étudiantes. Le lendemain, un "cinq à sept" était organisé pour réunir les étudiants étrangers et les étudiants québécois à l'aube ou au retour d'une aventure similaire. Chouette moment et des échanges intéressants! Ce que je retiens de cette soirée, c'est sans doute cet accueil chaleureux et ce sentiment de vivre chacun la même chose avec nos différences de parcours, de destinations, de lieux de stage.... Partir à l'étranger, c'est finalement aller à la rencontre de cet Autre et bien évidemment de Soi. Parce que c'est aussi pour ça qu'on a choisi de vivre cette folle aventure: se connaitre un peu mieux soi-même et se découvrir de nouvelles qualités. Parce qu'on aurait pas forcément réagi de même en étant rester chez soi. Ce que je veux dire, c'est que le fait de partir seule, loin de tout, incapable de maîtriser les choses malgré mon obsession de vouloir tout anticiper, m'oblige à faire preuve d'une capacité d'adaptation et d'une ouverture à l'Autre. J'apprends l'écoute, le partage, l'accueil et je me questionne sur la manière dont j'aborde les choses en France. Il faut parfois partir pour découvrir l'importance de chaque détail, de chaque moment, de chaque personne...
J'ai débuté mon stage mardi dernier après avoir découvert le lieu la veille, accompagnée par ma superviseure. Je
n’ai fait pour le moment que trois jours complets car je ne travaille pas le
vendredi. C’est un peu tôt pour vous faire un retour mais je vais tenter de
vous donner mes premières impressions.
Le Centre Petite Enfance dans lequel je
fais mon stage s’appelle La Maisonnée (2) et accueille environ 20 enfants mais
le nombre diffère selon les journées. Il existe aussi La Maisonnée (1) dans
d’autres locaux qui est un CPE classique. Là où je fais mon stage, les enfants
sont issus pour la plupart de milieux défavorisés et rencontrent diverses
problématiques telles que troubles de la communication, de l’attachement,
difficulté à entrer en relation avec les autres... Certains vivent dans des
familles d’accueil. Le CPE comprend deux groupes d’enfants : Les Abeilles
et les Coccinelles. Je suis dans le groupe des Abeilles. Les enfants sont âgés
de deux ans à cinq ans. Pour cette première semaine, l’éducatrice n’a pas
souhaité me parler de leur histoire respective pour ne pas que je commence mon
stage avec des préjugés sur chacun et pour que je puisse aller à la rencontre
de chaque enfant de manière positive. Je sais simplement que beaucoup sont en
famille d’accueil pour des raisons diverses. Elle m’en dira plus la semaine prochaine...
Les locaux sont plutôt petits : une
cuisine, une salle de pause, un couloir, des toilettes, deux salles. Les
enfants jouent, mangent et font la sieste dans la même salle. Il y a un jardin
(enneigé !) avec des jeux dehors : un « dinobulle », une
partie avec toboggan mais à laquelle ils n’ont pas accès l’hiver. Dehors, ils
jouent avec des pelles et des « traineaux » (luges).
Au niveau de l’équipe, il y a quatre
éducatrices qui se relayent selon les jours. Une éducatrice en particulier est
là surtout le matin à l’ouverture, le midi et avant la sieste, et le soir. Il y
a aussi un éducateur spécialisé qui ne travaille pas tous les jours. En ce
moment, il y a une stagiaire psychoéducatrice. La psychoéducation vient du
Québec et elle m’a expliqué que son travail ressemblait un peu à celui d’éducateur
spécialisé mais plus centré sur la psychologie et sur des tests qu’elle élabore
auprès des enfants. Ma tutrice est éducatrice à l'enfance et travaille ici depuis
longtemps. Elle n’était pas là lundi quand je suis arrivée l’après-midi
accompagnée par ma superviseure du Collège LaFlèche mais elle m’a accueillie le lendemain.
Très bon accueil! L’équipe est très accueillante et de bonne humeur.
Les enfants du groupe avaient été
prévenus de ma venue par l’éducatrice qui leur a expliqué que j’étais venue de
très loin en avion comme la stagiaire de l’année dernière (certains pensent que
je repars tous les soirs chez moi en avion ! J
). J’ai également écrit un petit mot de présentation pour les parents. A mon
arrivée, certains enfants étaient en retrait, d’autres au contraire sont venus
rapidement vers moi notamment un petit-garçon qui m’a fait signe de la main
lorsque je suis arrivée le premier jour alors que tous faisaient la sieste. Un
autre m’attendait aussi impatiemment le lendemain. J’ai un peu de mal à les
comprendre parfois quand ils parlent à cause de l’accent québécois. Une
petite-fille m’a demandé : « Pourquoi tu parles de même ? »
(« de même » = « comme ça »). Mais on arrive à se
comprendre petit à petit.
Par rapport au fonctionnement, tout est
très organisé. Tout est planifié d’avance. Il y a un programme avec des thèmes
différents et des activités différentes selon les mois. Au départ, cela me
faisait penser un peu à l’organisation d’un centre aéré avec un côté plus
« professionnel ». Et puis, en ayant lu les documents que m’a
transmis l’éducatrice, je comprends un peu mieux. Les CPE répondent à un
programme éducatif défini par le gouvernement québécois. Les documents écrits
par l’éducatrice sont assez surprenants. Cela ressemble à des fiches techniques
de « comment faire » dans telle ou telle situation, comme des guides,
tout en mettant l’accent sur les différents domaines du développement de
l’enfant. C’est très précis. Comment réagir en situation de crise par exemple,
que faire si un enfant ne respecte pas les consignes, quelle attitude adopter
face à des problèmes de comportement… Un peu comme des recettes de cuisine.
Alors évidemment cela me pose question quant à la prise en compte de l’enfant
dans son individualité. Mais en discutant avec l’éducatrice, elle m’a expliqué
que malgré le programme, elle prenait soin de s’adapter à chacun et
qu’elle pouvait changer une activité sur le moment si celle-ci ne répondait pas
au besoin de l’enfant. Ce que je me demande aussi : y a-t-il un lien qui
est fait avec des apports théoriques comme on peut le faire en France ? Ou
bien reste-t-on centré sur la technique sans savoir d’où vient telle ou telle
pratique ? Je ne l’ai pas encore questionné.
J’ai tout de même retrouvé aussi nos
valeurs : l’empathie, l’écoute, la remise en question, l’autorité
(« la fermeté bienveillante »)… Par contre, j’ai été surprise par le
côté beaucoup plus chaleureux et familial : bisous, calins, petits surnoms
gentils (« mon trésor », « mon amour », « ma beauté
fatale »). Mais j'ai finalement été moins dérangée que j'aurai pu l'être en France. Par rapport aux surnoms, l’éducatrice m’a souligné que ce
n’était pas très professionnel mais qu’elle ne pouvait pas s’en empêcher.
Au-delà de ça, je la trouve très compétente et très professionnelle, faisant
attention à chaque demande d’enfant, prenant le temps avec chacun et surtout
prenant du plaisir à travailler. Elle est aussi très ouverte et m’a dit de ne
pas hésiter à lui parler de ce qui me questionne dans sa pratique.
En dehors du stage, il ne fait pas très
chaud comme vous pouvez vous en doutez mais ça en vaut la peine car la neige
est magnifique. Ma famille d’accueil est super et j’ai une chambre parfaite
dans un sous-sol aménagé. Ce sont donc les beaux-parents de Marie-Pier, la
québécoise venue faire son stage en France l’année dernière et qui était venue à l'IRTS lors de la journée sur l’Identité. Cerise sur le gâteau, ils sont
végétariens ! Et j’ai même le droit de profiter du jacuzzi dehors !
Vendredi soir, Marie-Pier et moi étions invitées chez une de ses "cheums" de filles. L'occasion pour moi de découvrir la folle ambiance canadienne et même quelques alcools québécois (avec modération bien sûr! ;-) ). Le lendemain, journée studieuse plongée dans mon travail et mes lectures... J'ai oublié de vous dire: j'ai aussi des travaux à effectuer ici en plus de ceux de l'IRTS, ce qui m'a donné un petit coup de stress en milieu de semaine. Le froid, la fatigue, le stress => petit coup de blues mercredi soir! Il faut dire que tout va très vite depuis mon arrivée et j'ai récolté beaucoup d'informations à la fois. Rassurez-vous, j'ai retrouvé la forme le lendemain. Et pour cela, rien de mieux qu'une séance de sport au Collège LaFlèche vendredi! Aujourd'hui, j'ai visité le centre-ville de Trois-Rivières avec Christine, l'autre étudiante québécoise venue faire son stage en France. Marie-Pier et Christine sont heureuses de se remémorer leurs moments passés en France et chacune est partie avec une vision nouvelle du métier, toutes deux enrichies par leurs expériences de stage à Marseille.
A mon tour de vivre cette aventure! :-)
Le Collège LaFlèche
Le "cinq à sept"
Le froid!
Le jardin enneigé du CPE
Atelier cuisine au CPE: préparation d'un crumble!
Les Poissons Cheddar, adorés des enfants!
Poissons Cheddar
Le Port de Trois-Rivières
Sonia
Super ton article Sonia, merci :)
RépondreSupprimerTon stage à l'air super intéressant, j'ai hâte d'en savoir plus et ça me rassure de savoir que je ne suis pas la seule à ressentir autant d'émotions à la fois, surtout le stresse et en même temps l'excitation du voyage et de la découverte! On va y arriver ;)
Bisous!
merci Sonia pour ce partage, ces images. Tu portes très bien le chapeau canadien. Profite, éclate toi. loetitia
RépondreSupprimerMerci Cérina! Merci Loetitia! :-)
RépondreSupprimerHâte de lire aussi la suite de tes articles Cérina! Tu écris beaucoup! Comment fais-tu? J'ai écrit un article hier soir mais je me suis couchée tard. J'ai pas une minute à moi lol.